Expédition punitive des ultras stéphanois : de 4 mois à 2 ans et demi ferme

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avec AFP , modifié à
Neuf ultras stéphanois ont été condamnés à des peines de quatre mois à deux ans et demi de prison ferme pour avoir saccagé un mariage par erreur.

Ils voulaient "détruire le plus beau jour de la vie" d'un supporter lyonnais honni, mais leur expédition punitive s'est trompée de cible : dix ultras de l'AS Saint-Etienne comparaissaient mercredi devant la justice pour le saccage d'un mariage dans le Beaujolais. Neuf d'entre eux ont été condamnés à des peines de prison ferme allant de quatre mois à deux ans et demi.

Dix hommes de 26 à 48 ans. Présentés comme des employés modèle ou des pères de famille exemplaires pour certains, déjà condamnés et interdits de stade pour d'autres, ces dix hommes âgés de 26 à 48 ans, membres ou gravitant autour des Magic Fans, groupe de supporters des Verts, avaient voulu saccager le mariage d'un "traître". Cet ex-membre des Magic Fans avait intégré - fait rarissime - un groupe ultra lyonnais. L'opération avait été préparée de manière "paramilitaire" selon le parquet. Une quinzaine d'hommes masqués, vêtus de combinaison blanche et armés de barres de fer, avaient alors fait irruption avant que la noce ne revienne de l'église. En dépit de conséquents dégâts matériels et d'un modus operandi très violent, ce coup de force n'avait pas fait de blessés.

Déjà condamnés. Grégoire Dulin, procureur de la République de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, où ce "naufrage" était jugé en comparution immédiate, avait requis la peine la plus lourde, trois ans de prison dont six mois avec sursis mise à l'épreuve (SME), à l'encontre du "cerveau" de l'opération, un ancien des commandos marine. Celui-ci a nié être un leader des Magic Fans, qui compteraient environ 1.600 membres, dont un "noyau dur" de 30 à 40 personnes. En octobre 2015 toutefois, il a été condamné à 20 mois de prison avec sursis pour détention d'armes en Italie, après des violences lors d'un match d'Europa League des Verts face à la Lazio Rome. Le procureur avait également requis des peines allant de 18 mois de prison, dont six mois à un an avec sursis, pour huit coprévenus et une relaxe. 

Honte et regrets. "Il manque des prévenus", a cependant déploré Grégoire Dulin. Une quinzaine de personnes sont en effet soupçonnées d'avoir participé à cette opération commando. Neuf des dix prévenus ont à des degrés divers reconnu leur présence sur les lieux, à défaut de leur participation pleine et entière aux violences. Ils ont exprimé leur "honte" et leurs "regrets" à l'égard des nombreuses parties civiles : les mariés, leurs proches et le personnel du traiteur.