Dix-huit mois d'emprisonnement pour le poseur de fausse bombe à Vélizy 2

L'homme de 54 ans a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Versailles à 2 ans d'emprisonnement, dont six avec sursis.
L'homme de 54 ans a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Versailles à 2 ans d'emprisonnement, dont six avec sursis. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
L'homme qui avait déposé une cocotte-minute entourée de scotch sur le parking du centre commercial a été condamné vendredi à deux ans d'emprisonnement, dont six avec sursis.

Un homme de 54 ans, qui avait déposé une cocotte-minute entourée de scotch sur le parking d'un centre commercial de Vélizy, dans les Yvelines, a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Versailles à 2 ans d'emprisonnement, dont six avec sursis. Le procureur avait réclamé la peine maximale encourue, soit deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

Le visage marqué, ce gardien d'immeuble a reconnu devant ses juges "avoir fait un acte pas très réfléchi" : le 22 février, en pleine après-midi, il avait déposé une cocotte-minute recouverte d'adhésif sur le parking du centre commercial Vélizy 2. L'homme s'était ensuite rendu à l'accueil du centre, en prévenant -photo de téléphone portable à l'appui- d'un objet suspect sur le parking, selon lui déposé par deux personnes descendues d'une camionnette.

La panique avait alors gagné le centre, conduisant au déploiement d'un vaste dispositif de sécurité de 300 pompiers, démineurs, et personnels du Samu et entraînant l'évacuation de plusieurs centaines de personnes. La cocotte-minute, équipée d'une minuterie sonore, s'était finalement avérée vide.

"Une idée idiote". À la barre, le quinquagénaire a évoqué "une idée idiote", non préméditée, alors qu'il affirme avoir déposé cette cocotte dans son coffre deux jours plus tôt, dans l'idée "de s'en débarrasser". "Si la cocotte faisait bip, c'était pour quoi ? Pour faire croire à une bombe ?", l'a interrogé, incrédule, le président du tribunal. "Oui", a timidement admis l'homme, qui a juré "ne pas avoir eu d'objectif précis", "sinon voir une intervention" des forces de l'ordre.

Une fascination pour les policiers du RAID. Car le quinquagénaire reconnaît une fascination pour les policiers, ceux d'élite du Raid en tête, pour preuve de la littérature sur "les coulisses du 13 novembre" retrouvée sur son lieu de travail. "Vous êtes content de vous? C'était quoi? Un jeu pervers?", a poursuivi le magistrat, consterné, en citant une expertise psychiatrique. "C'est possible", a consenti le poseur de fausse bombe.

Mais, à la fascination affichée pour la police, la procureur a contesté et entrevu "la fascination du pire". "Je le dis avec émotion, comment avez-vous osé?", a fustigé la représentante de l'accusation, Corinne Moreau.

"Je suis en train de tout perdre". Après une plaidoirie de la défense qui s'est attachée à exclure tout intérêt pour le terrorisme, l'homme à la cocotte a voulu reprendre la parole en dernier : "Je regrette vraiment ce qui s'est passé, je suis en train de tout perdre". Son épouse a par ailleurs engagé une procédure de divorce.