Deux ans de prison ferme pour un faux espion bigame

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avec AFP , modifié à
Un homme de 45 ans était jugé pour faux en écriture publique et privée, usage de faux, escroquerie et bigamie. Il s'était notamment fait passer pour un agent de la DGSE auprès de son épouse. 

Le tribunal correctionnel d'Annecy a condamné vendredi à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, un faux espion de 45 ans, jugé pour faux en écriture publique et privée, usage de faux, escroquerie et bigamie.

Son sursis est assorti d'une mise à l'épreuve de deux ans avec obligation de soins, de réparer les dommages causés à ses victimes et de demander une autorisation avant tout déplacement à l'étranger. Le procureur avait requis trois ans d'emprisonnement à l'encontre de M. L., dont 18 mois avec sursis.

À l'audience mi-septembre, le prévenu, un agrégé de mathématiques qui reconnaissait les faits, n'avait pas flanché sous le feu des questions du tribunal, vigilant face à cet homme considéré comme surdoué par une experte psychologue.

Sa femme apprend qu'elle est divorcée depuis trois ans. C'est en juillet 2015 que sa vie abracadabrantesque avait été mise au jour. À l'époque, Mme C. est mariée depuis douze ans avec M. L., père de ses trois enfants. Celui-ci a une vie professionnelle qui l'oblige, dit-il, à s'absenter pour de longues périodes du domicile familial. À sa femme, il raconte qu'il est un agent de la DGSE, les renseignements extérieurs français.

Mais en se rendant à la Caisse d'allocations familiales, Mme C. apprend par un conseiller qu'elle est divorcée de son mari depuis trois ans sans le savoir. Elle fouille alors dans ses affaires et découvre différents documents, dont une déclaration d'impôts aux noms de son mari et d'une Mme S. épouse L., avec copie du livret de famille.

Deux anciens collègues avaient porté plainte pour escroquerie. Une enquête est ouverte et apporte encore son lot de surprises : M. L. est fiché à la Banque de France, le jugement de son divorce est falsifié, tout comme la copie de son acte de naissance, un passeport, un acte de transcription de son adoption plénière, des factures et des bulletins de salaire. Les deux femmes n'avaient rien su des agissements frauduleux de leur conjoint.

L'audience avait également révélé un autre volet de ce dossier. En 2011, deux anciens collègues et amis de M. L. portent plainte pour escroquerie. Il leur avait proposé de s'associer dans une société immobilière et ils avaient investi des centaines de milliers d'euros dans une affaire fantôme.