Charente : le maire victime d'un chantage à la vidéo porno

© AFP/SAEED KHAN
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M.-A.B.
Un maître chanteur a menacé le maire de Bourg-Charente de diffuser une vidéo de l'élu dans une situation compromettante s'il ne lui versait pas 8.000 euros. Mais l'élu ne s'est pas laissé manipuler.

C'est une arnaque bien connue, qui joue sur la honte des victimes. Mais cette fois, c'est un élu qui est visé, donnant à l'affaire une toute autre portée. Jérôme Sourisseau, maire UDI de Bourg-Charente, commune de 800 habitants située en Charente, a été victime ces derniers jours d'un chantage à la vidéo porno, selon la Charente Libre. Un mystérieux arnaqueur a tenté de contraindre Jérôme Sourisseau à lui verser 8.000 euros pour ne pas mettre en ligne une vidéo compromettante mettant en scène l'édile. Ce dernier, qui assure qu'il ne s'agit que d'un vulgaire montage, n'a pas cédé. Il a finalement déposé plainte mercredi.

Torse nu, en train de se masturber. Un coup de téléphone énigmatique puis un SMS explicite : voilà comment l'affaire a débuté lundi. "On menaçait de me détruire si je ne payais pas 8.000 euros", explique le maire au quotidien régional. Il faut dire que le message contient un lien YouTube renvoyant à une vidéo étonnante. "On me voit torse nu, en train de me masturber", explique Jérome Sourisseau, qui crie au montage. La vidéo aurait été fabriquée à partir d'une conversation sur Skype avec un ami deux ans plus tôt, assure-t-il, évoquant un piratage de son ordinateur.

Il parvient à faire baisser la somme à 450 euros. Le maire ne se laisse pas faire et signale immédiatement le contenu à YouTube, qui le fait disparaître de sa plateforme. Mais dès le lendemain, le maître chanteur revient à la charge par téléphone, "un homme qui parlait avec un fort accent africain". Jerôme Sourisseau tente encore de gagner du temps et fait baisser la somme à 450 euros. Mais il refuse toujours de payer et le ton monte : les arnaqueurs partagent cette fois le lien de la vidéo (désactivée par YouTube) dans un commentaire d'article sur le site de La Charente Libre, en promettant des révélations sur l'élu.

Des "brouteurs africains" ? C'est finalement mercredi quand Jérome Sourisseau décide de porter plainte à la gendarmerie, que les pressions s'arrêtent. Une enquête a été ouverte mais s'annonce difficile. La piste privilégiée est en effet celle de "brouteurs africains", ces arnaqueurs 2.0 qui agissent depuis des cybercafés de Côte d'Ivoire ou du Nigéria, afin de soutirer de l'argent par chantage ou arnaques divers, à l'échelle industrielle.