Beauvais : la "vengeance" des policiers contre les habitants

Police municipale (photo d'illustration)
Police municipale (photo d'illustration) © PHOTOPQR/LE PROGRES
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Mathieu Bock avec CB
Les habitants soupçonnent quelques policiers de s’être vengés à coup de PV après le refus de la population de leur accorder une arme à feu.

Les habitants de Beauvais ont l'impression d'être victimes d'une vengeance. Une vengeance de leur propre police municipale. A l'origine : une consultation populaire demandant aux habitants de se prononcer pour ou contre l'armement de la police municipale. 67% des Beauvaisiens avaient répondu non. Une position qui déplait visiblement à certains policiers municipaux. Dans la foulée, une rafale de PV s'est abattue sur la ville. La mairie s’est excusée pour cet excès de zèle.

"Ils se sont mis un peu en colère". Dans une rue résidentielle, à la sortie de la ville, il n’y a que six places de parking et quatre fois plus de voitures à garer. Depuis toujours, les habitants stationnent donc sur le large trottoir, ce que les policiers municipaux ont toujours toléré. Mais, il y a quelques jours, Jacky Tranchant reçoit pour la première fois, et comme tous ses voisins, un PV à 135 euros dans sa boîte aux lettres.

"On a tous reçu en même temps : un samedi matin. On a tous été verbalisés, à 1 heure du matin, devant chez nous. Ça ne nous a pas plu. On a fait le rapprochement avec la consultation citoyenne où nous nous sommes opposés à l’armement de la police municipale. Ils se sont mis un peu en colère", déplore-t-il. Jacky et ses voisins soupçonnent quelques policiers de s’être vengés après le refus de la population de leur accorder une arme à feu.

"On présente des excuses". L’adjoint à la sécurité, Pierre Michelino a présenté ses excuses et admet, à demi-mot, que ces PV n’auraient jamais dû être dressés. "On présente des excuses, parce que des gens qui prennent des PV la nuit, c’est dommage. Des agents verbalisateurs verbalisent dans la journée. Comme le dit madame la maire, il faut un peu de discernement", rappelle-t-il au micro d’Europe 1.

Coincée, la mairie de la ville a lancé une enquête et s’est engagée à rouvrir le dossier des places de parking dans toute la ville. Ce qui, d’après un élu désabusé, n’était vraiment pas une priorité.