Avignon : 5 et 6 ans de prison pour deux djihadistes ayant séjourné en Syrie

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avec AFP , modifié à
Deux djihadistes avignonnais ayant rejoint la Syrie en 2014 ont été condamnés à cinq et six ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris, vendredi.

Deux Avignonnais qui étaient partis en Syrie en 2014 rejoindre Oumar Diaby, considéré comme le premier recruteur de djihadistes français, ont été condamnés vendredi à cinq et six ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Cette peine est assortie d'une période de sûreté des deux tiers. Le parquet avait requis six et sept ans de prison. La procureure avait demandé au tribunal de ne pas se fier à la naïveté et au repentir exprimé par les prévenus, en évoquant l'hypothèse de leur participation à "une cellule dormante".

Au contact d'un imam radical. Les deux jeunes avaient été interpellés en novembre 2014, quelques mois après leur retour de Syrie où ils étaient restés deux mois en fréquentant notamment Omar Omsen, de son vrai nom Oumar Diaby. Cet ancien délinquant franco-sénégalais, devenu un imam radical autoproclamé à Nice, avait rejoint la Syrie en 2013 où il dirigeait une "katiba" (brigade) de djihadistes francophones. Il affirmait se battre pour Jabhat al-Nosra, la branche d'Al-Qaïda en Syrie. Auteur de vidéos de propagande, son nom est apparu dans plusieurs dossiers de filières syriennes. Il aurait depuis été tué, selon les services de renseignement. 

Les deux prévenus ont été dénoncés par un autre djihadiste de retour de Syrie, Hamza Mandhoui, selon qui l'un d'eux serait retourné en France pour commettre un attentat. Mais aucun autre élément du dossier n'a permis au juge d'étayer cette thèse, finalement abandonnée par l'accusation.

Deux jeunes "paumés". Pour leurs avocats, Mes Karim Morand-Lahouazi et Florian Lastelle, il s'agit avant tout de jeunes paumés partis vivre une aventure qui, pensaient-ils, les sortirait de leur ordinaire. A la barre, Medhi El Batmi, 27 ans, et Fares Chebboub, 26 ans, qui se connaissaient depuis le collège et disent avoir "fait les 400 coups ensemble" ont raconté leur périple en Syrie sans émotion apparente, avec décontraction, comme d'une "aventure" du passé, se sentant "inutiles" dans la société française. 

Les deux prévenus ont reconnu s'être entraînés avec des kalachnikov, s'être portés volontaires pour une action commando qui devait accompagner un attentat suicide avec un camion d'explosifs. Mais, ont-ils assuré, l'opération n'a pas eu lieu. Se disant déçus de leur expérience, ils auraient alors prétexté des parents malades pour pouvoir rentrer en France.