Aubervilliers : quelle sécurité dans les établissements scolaires ?

L'école maternelle Jean Perrin d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.
L'école maternelle Jean Perrin d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec Marguerite Lefebvre
La fausse agression de l’enseignant d’Aubervilliers a relancé la question de la sécurité dans les écoles depuis les attentats du 13 novembre.

Il a tout inventé. Un instituteur qui affirmait avoir été agressé lundi matin au cutter dans sa classe, de banlieue parisienne, par un homme se revendiquant du groupe djihadiste État islamique, a reconnu avoir affabulé. Signe du climat de psychose qui règne depuis par les attentats du 13 novembre à Paris, la prétendue agression a semé l'effroi, entraînant une prompte réaction de la ministre de l'Education et la saisie du parquet antiterroriste. Un affolement décuplé par les dernières injonctions de l’Etat islamique invitant ses sympathisants à s’attaquer à l’école française et aux enseignants.

Les annonces de la ministre depuis la fausse agression. Le gouvernement va "continuer à renforcer" les mesures de sécurité dans les écoles, a affirmé lundi la ministre de l'Education. Mais il n'est pas question de poster des policiers devant toutes les écoles de France. Des consignes de vigilance ont été renvoyées lundi matin à tous les directeurs d'établissement, déjà très sensibilisés par le niveau alerte attentat. Les enseignants et autres personnels des établissements devraient être formés aux premiers secours, indique 20 Minutes. Le plan doit être rendu public dans quelques jours.

Comment ça se passe depuis les attentats ? Depuis la mi-novembre, la sécurité des écoles a été renforcée, et plusieurs consignes ont été données aux personnels de l'Éducation nationale, aux parents d'élèves et aux élèves dans les établissements scolaires.

Ces règles du plan Vigipirate imposent notamment d'afficher obligatoirement des fiches Vigipirate à l'entrée des établissements. Un adulte doit par ailleurs se charger de l'accueil des élèves à l'entrée des établissements scolaires. Un contrpole visuel est désormais systématique. L'identité des personnes étrangères à l'établissement doit être vérifiée. Et les personnels se doivent de signaler tout comportement suspect, indique RTL.

Une attention particulière doit être portée aux abords des établissements, notamment dans le but d'éviter tout attroupement préjudiciable à la sécurité des élèves. Dans la même idée, les familles ne doivent pas s'attarder devant les portes d'accès des écoles primaires. Et le stationnement des véhicules est interdit aux abords des établissements en Vigipirate Alerte Attentat. En Ile-de-France s’ajoute un renforcement des patrouilles aux abords des établissements. Enfin, deux exercices de sécurité (évacuation incendie et mise à l'abri ou confinement) doivent être effectués avant les vacances de Noël.

Ce qui devrait intervenir avant la fin de l’année. Les établissements ont jusqu'à la fin de la semaine pour mettre en place un exercice de confinement de regroupement des élèves. L’objectif est simple : mettre les élèves à l’abri en cas de menace. Dans le collège de Louis, cette simulation se déroulera, comme prévu, dans le courant de la semaine. "La principale nous a dit que l’école allait mettre en place un plan de confinement. En cas d’attaque terroriste, une bouteille d’eau et une couverture de survie sera distribuée à chaque élève. Je me dis suis dit : ‘je suis face à ces problèmes. On y est vraiment’. Ce n’est pas forcément rassurant, mais c’est mieux d’être préparé à ça", réagit cet élève au micro d’Europe 1.

Cet exercice est obligatoire, mais il ne concerne pas seulement l’attaque terroriste. Chaque enseignant peut choisir le scénario. Les directeurs peuvent imaginer des cas moins anxiogènes pour les enfants, comme dans l’école d’Alexandre. L’élève de 3ème a dû rester dans sa salle de cours pour se protéger d’une tempête. "J’étais dans les couloirs, j’allais descendre pour aller dans mon autre salle. Donc on s’est tous précipités pour aller chacun dans notre classe. Il y avait, soit disant, une grosse tempête. On a pris un très gros morceau de scotch, on a collé les fenêtres. Au bout de 2h30, le principal a refait un signal en disant que la tempête était terminée. Tous les cours et toutes les récréations ont été décalés", raconte le collégien.

Ces scénarios différents sont adoptés notamment pour les élèves de primaire, avec lesquels il faut choisir les mots, apporter un côté ludique à l’exercice, pour ne pas les effrayer et éviter un mouvement de panique.