Attentats à Paris : la propriétaire de la planque louée à Bobigny témoigne

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Matthieu Bock, Walid Berrissoul et F.C , modifié à
Europe 1 a pu recueillir en exclusivité le témoignage de la propriétaire qui, sans le savoir, a loué une maison à l’un des kamikazes Brahim Abdeslam.
EXCLUSIF

Elle ne s’est doutée de rien. La propriétaire qui a loué une maison à Brahim Abdeslam, le kamikaze qui s'est fait exploser boulevard Voltaire vendredi soir, a accepté de témoigner sous couvert d’anonymat en exclusivité pour Europe 1. Selon nos informations, l’un des membres du commando a loué un pavillon à Bobigny, en Seine-Saint-Denis quelques jours avant les attentats. Cette maison a été perquisitionnée par les policiers, dimanche soir et a probablement servi de planque aux terroristes pour préparer leurs attaques.

"Des gens sympas, corrects". La propriétaire décrit les hommes qui se sont présentés mardi dernier à sa porte pour louer sa maison comme "très gentils". "Ils n’ont rien laissé paraître, c’était des gens sympas, corrects, bien habillés, ils n’avaient pas de barbes, pas de djellabas", confie t-elle à Europe 1. De simples cadres, bien sous tous rapports d'une société belge, des hommes en voyage d'affaires. Ils ont pris en location pour une semaine ce pavillon de deux étages en briques rouges. 75m2 refaits à neuf avec deux chambres spacieuses que la propriétaire et son mari louent pour de courts séjours 100 euros par nuit via un site Internet.



La propriétaire de la planque louée à Bobigny...par Europe1fr

Brahim Abdeslam lui a présenté sa carte d'identité. Depuis qu’elle a compris que sa maison avait servi de cache aux terroristes, la propriétaire est sous le choc. C’est ce week-end en regardant la télé qu’elle a compris. Stupéfaite, elle a reconnu sur les images le kamikaze qui lui avait présenté sa carte d'identité, Brahim Abdeslam, l'homme qui a actionné sa ceinture d'explosifs dans un café du boulevard Voltaire, frère de Salah Abdeslam, recherché par les polices belge et française.

C'est également lui qui a loué la Seat noire aux vitres teintées aperçue pendant les fusillades des terrasses dans les 10e et du 11e arrondissement. Et c'est la puce GPS de ce véhicule qui a guidé les enquêteurs jusqu'à ce pavillon de Bobigny, base arrière des terroristes entièrement passé au crible par les policiers, dimanche soir.