Attaque du Thalys : qui a désactivé la page Facebook d'El Khazzani ?

Ayoub El Khazzani
Ayoub El Khazzani est en garde à vue depuis vendredi soir © AFP
  • Copié
Pierre de Cossette et C.B. , modifié à
Samedi, soit quelques heures seulement après l'attentat raté dans le Thalys et alors que le suspect était toujours en garde à vue, sa page Facebook a été désactivée, activant la piste de complices.

Dernières heures d'audition pour le terroriste présumé du Thalys. La garde à vue d'Ayoub El Khazzani, longue de quatre jours, s'achèvera mardi soir. Le suspect, dont le profil et le parcours conservent de nombreuses zones d'ombre, sera ensuite déféré pour être présenté à la justice. Le parquet de Paris devrait ouvrir une information judiciaire, préalable à une possible mise en examen et un placement en détention de ce Marocain de 25 ans, maîtrisé par des passagers vendredi alors qu'il sortait des toilettes armé d'un fusil d'assaut kalachnikov. Les enquêteurs ont désormais la quasi-certitude qu'Ayoub El Khazzani n'a pas agi seul. Ils s'intéressent en particulier à un évènement qui s'est produit samedi.

Qui a désactivé sa page Facebook ? Samedi, soit quelques heures seulement après l'attentat raté dans le Thalys et alors qu'Ayoub El Khazzani était en garde à vue, sa page Facebook est désactivée. Une question se pose alors : qui a eu accès au compte d'Ayoub El Khazzani ? Forcément pas le suspect lui-même, qui à ce moment-là, était entendu, entre quatre murs, par les enquêteurs de l'antiterrorisme. Des policiers qui, depuis, cherchent à mettre la main sur celui ou celle qui est suffisamment intime du jeune homme pour connaître son mot de passe.

Les données récupérées. Cet événement n'a pas empêché les enquêteurs de récupérer toutes les données de la page Facebook d'Ayoub El Khazzani. Ses photos et ses commentaires constituent une ressource supplémentaire, un moyen d'avoir accès à certains de ses contacts, permettant éventuellement aux enquêteurs de remonter la piste d'un ou plusieurs complices.

Des complices ayant fourni les armes. L'épisode a donc eu un mérite : conforter les policiers dans l'idée qu'Ayoub El Khazzani n'est pas seul dans cette histoire. Des soupçons nés dès qu'ils ont découvert l'attirail que portait le suspect sur lui, dans le train : kalachnikov, pistolet automatique, chargeurs. Si le suspect assure qu’il a trouvé l’arme, par hasard, dans un jardin près de la gare de Bruxelles-midi, les enquêteurs n'y croient pas.

Pour eux, l’homme, dépeint par son premier avocat comme un "SDF", a forcément bénéficié de complicités, logistiques à tout le moins. Reste à savoir si les complices se trouvaient en France, en Espagne, en Belgique ? C’est l'un des enjeux de ces 96 heures de garde à vue. Et dans cette course contre la montre, durant laquelle les enquêteurs veulent remonter le plus loin possible, ils pourront compter sur le téléphone retrouvé sur Ayoub El Khazzani.