L'homme a été interpellé peu après les faits, vendredi. 5:14
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Maxime Dewilder
Au lendemain de l'attaque à l'arme blanche devant les anciens locaux de "Charlie Hebdo", qui a fait deux blessés graves et qui s'est déroulée alors que se tient justement le procès des attentats de janvier 2015, Cyrille Bret, maître de conférences à Sciences Po et auteur de "Dix attentats qui ont changé le monde", a souligné l'importance du "tempo" en matière terroriste, dimanche sur Europe 1. 
INTERVIEW

Vendredi, une attaque à l'arme blanche est survenue à Paris, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, faisant deux blessés graves, alors que se déroule le procès des attentats de janvier 2015, qui avaient notamment visé le journal satirique. Preuve, selon Cyrille Bret, maître de conférences à Sciences Po et auteur de Dix attentats qui ont changé le monde. Comprendre le terrorisme au 21ème siècle chez Armand Colin, qu'"en matière d'attentats, le tempo et la symbolique du tempo sont essentiels".

L'auteur de l'attaque de vendredi n'a en effet pas choisi sa date de passage à l'acte au hasard. "En 2004, c'était le 11 mars que Madrid avait été frappée à la gare d'Atocha", rappelle Cyrille Bret, "et le choix de la date était symbolique pour rappeler les attentats de Washington et de New York, le 11 septembre 2001".

Le principal suspect a "assumé son acte"

Le timing peut-il même être un facteur aggravant ? "Si les enquêteurs concluent à une véritable portée politique de l'acte, le tempo choisi par le criminel sera déterminant", avance le maître de conférences à Sciences Po au sujet de l'assaillant de vendredi. À l'heure actuelle, le principal suspect a "assumé son acte" en garde à vue, a-t-on appris samedi de sources proches de l'enquête. Cet homme "assume son acte qu'il situe dans le contexte de la republication des caricatures (de Charlie Hebdo, ndlr) qu'il n'a pas supportée", a ajouté l'une de ces sources.

À ce stade, l'attaque apparaît donc clairement revendiquée : il ressort que l'assaillant pensait réellement s'attaquer à des membres de Charlie Hebdo, en toute méconnaissance du fait que la rédaction a quitté l'immeuble il y a plusieurs années.