A Calais, les CRS logés dans des mobil-homes

Des CRS somment des migrants de quitter la zone routière de Calais.
Des CRS somment des migrants de quitter la zone routière de Calais. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Lionel Gougelot avec CB
La dernière compagnie de CRS appelée en renfort est arrivée mardi de Lannemezan. Mais les CRS dénoncent des conditions de logement "indignes".

En raison de la multiplication des intrusions de migrants dans le tunnel sous la Manche et le nombre de morts qui en découle, le renouvellement des effectifs policiers est fréquent à Calais. La dernière compagnie de CRS appelée en renfort est arrivée mardi de Lannemezan, après avoir fait deux journées de route, selon les informations d'Europe 1. Mais les CRS n’ont pas eu  droit au confort espéré pour profiter des courtes nuits qui les attendent. Il leur a été proposé d’être logés dans un camping. Une proposition d’hébergement jugée indigne par les CRS.

Des chambres presque sans chauffage. Vu de l’extérieur, les mobil-homes en bordure d’autoroute pouvaient faire illusion avec leurs parois de PVC imitation bois et leurs rideaux aux fenêtres. Mais en découvrant les chambres d’à peine plus de quatre mètres carré, pratiquement sans chauffage, des lits de moins de 80 centimètres de large et des douches trop petites, les CRS ont refusé de s’y installer, qualifiant leur logement de "non-conforme aux normes d’hébergement des forces de l’ordre en mission".

"Un peu de respect et d’humanité". Avant de partir assurer la sécurisation du tunnel sous la Manche, les 80 policiers ont décidé de passer une partie de la nuit dans leur voiture, sur le parking du camping, raconte Philippe Durand, CRS du syndicat Unité police. "On ne demande pas grand-chose, juste à avoir un logement décent, un lit de 90x190 cm, une chambre avec une dimension normale, un point d’eau, un WC, une douche, point. Pour travailler en pleine possession de nos moyens intellectuels et physiques, je pense que l’on doit avoir accès à un logement avec un minimum d’hygiène, comme c’est prévu par les textes. On assurera notre mission comme il se doit, mais on demande un peu de respect et d’humanité", fustige-t-il au micro d’Europe 1.

Les CRS de Lannemezan attendent maintenant qu’une autre solution d’hébergement leur soit trouvée pour la suite de leur mission au tunnel sous la Manche. Faute de quoi ils pourraient passer une autre nuit blanche dans leur fourgon.