Violée et menacée, elle quitte sa cité

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Europe1.fr (avec Matthieu Charrier) , modifié à
Après la plainte d’une ado de 14 ans, sa famille a été contrainte de quitter son logement.

Tout commence le 1er avril, lorsqu’une adolescente de 14 ans porte plainte pour viol contre ses cinq agresseurs, âgés de 15 à 17 ans. Ils sont arrêtés quelques jours plus tard, et c’est là quel es ennuis commencent. Des groupes de jeunes garçons et filles du quartier sonnent à l’interphone de l’appartement où vit la victime. Plusieurs dizaines de fois par jour, ils l’insultent, lui reprochent d’avoir porté plainte.

"Nous n’osions plus sortir ", raconte le père de la jeune fille dans Le Parisien de mardi. Un jour, des jeunes lancent même un cocktail Molotov dans le hall de son immeuble. C’en est trop, la famille décide de quitter le quartier. Elle demande à la mairie de les reloger, mais essuie un refus.

A huit dans un deux-pièces

Pas d’appartements libres, répond la maire socialiste des Ulis, Maud Olivier. "J’espère que dans les jours qui viennent, ça va pouvoir se débloquer, mais là, aujourd’hui, nous avons plus de mille demandes de logement, et on n’a malheureusement pas de logements immédiatement disponibles", se justifie l’édile sur Europe 1. "C’est dommage que la famille ait été obligée de fuir, mais il était peut-être préférable qu’effectivement que la jeune fille ne soit plus confrontée dans son collège, à ses camarades, à ses voisins. Il vaut mieux qu’elle aille peut-être se reconstruire dans sa famille, peut-être ailleurs."

La famille a trouvé refuge chez des amis, à l’autre bout de Paris. Ils vivent actuellement dans des conditions difficiles, à huit dans un deux-pièces. La préfecture s’est saisie du dossier, mais elle explique qu’il n’existe pas de protocole spécifique pour ce genre de cas, et que le relogement prendra donc plusieurs semaines.