Viguier, évasif et imprécis

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
L'imprécision de ses réponses sur la disparition de sa femme ont déstabilisé la défense.

Les incohérences et les imprécisions dans les réponses de Jacques Viguier sur la disparition de sa femme, en février 2000, ont déstabilisé la défense vendredi en appel devant les assises du Tarn où le professeur de droit toulousain est jugé pour meurtre.

Le sac au coeur des débats

Après des réponses évasives jeudi aux questions sur le matelas où dormait son épouse, qu'il dit avoir jeté dans une déchetterie où s'est déclaré un incendie, ses affirmations hasardeuses vendredi à propos du sac de sa femme, retrouvé par les policiers dans une armoire lors d'une perquisition, ont donné un certain avantage à l'accusation.

"Pourquoi ne pas avoir signalé aux policiers" qu'il avait retrouvé le sac à main ?, "pourquoi l'avoir laissé dans l'armoire ?", questionne le président de la cour Jacques Richiardi. "Je n'ai pas souhaité leur dire, car cela m'apparaissait secondaire, c'est stupide de ma part", "je l'ai laissé là où je l'ai trouvé", "je pensais qu'elle était partie avec un autre sac", répond sans convaincre Jacques Viguier.

Le professeur de droit indique avoir "regardé de manière globale" l'intérieur du sac, arguant que "pour ne pas mécontenter" sa femme il ne voulait pas "fouiller dans ses affaires". "Moi non plus je ne fouille pas dans le sac de ma femme mais c'étaient tout de même des circonstances particulières", s'étonne le président.

"A deux reprises les 2 et 8 mars vous dites aux policiers que votre femme a disparu et est partie avec son sac à main que vous retrouvez ensuite, et vous ne le fouillez pas alors que ce sac est susceptible de constituer une piste", s'étonne à son tour Me Francis Szpiner, avocat d'une partie civile.

Quid des clés

Jacques Viguier dit avoir "uniquement remarqué" qu'il manquait "le téléphone et le portefeuille", mais assure ne pas avoir "fouillé en détail au point de trouver les clefs" qui se trouvaient dans une poche latérale.

Le président sort alors un agenda, une pièce inconnue lors du procès à Toulouse en première instance en 2009 qui s'est soldé par l'acquitement du professeur de droit. "Sur votre agenda en date du 10 mars vous inscrivez la mention clefs entourée plusieurs fois. Quand avez-vous porté cette mention et pourquoi?", demande Jacques Richiardi. "J'ai dû le marquer après", se hasarde Jacques Viguier. "Impossible" tranche le président, "l'agenda a été récupéré alors que vous étiez en garde à vue". Silence de Jacques Viguier tandis que ses avocats apparaissent nerveux sur leur banc.