Une surveillante de prison mise en examen

Soupçonnée d'avoir aidé un détenu par amour, la surveillante avait fait une tentative de suicide.
Soupçonnée d'avoir aidé un détenu par amour, la surveillante avait fait une tentative de suicide. © MAXPPP
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MLC avec AFP
Soupçonnée d'avoir aidé un détenu par amour, elle avait fait une tentative de suicide.

Des textos un peu chauds, une histoire d'amour défendue, l'histoire pourrait être digne d'un roman. Mercredi, une surveillante de prison de l'Yonne, soupçonnée d'avoir fourni un téléphone portable à un détenu par amour, a été mise en examen deux mois après sa tentative de suicide.

Une tentative de suicide par arme à feu

En mars dernier, la capitaine Corinne Guenot, chef de détention à la prison de Joux-la-Ville, dans l'Yonne, avait tenté de mettre fin à ses jours avec une arme à feu. Plongée dans un coma thérapeutique, elle n'avait pas pu être entendue par les enquêteurs qui la soupçonnent d'avoir introduit dans la prison un téléphone portable, une carte SIM ainsi que des stupéfiants.

Ces objets avaient été retrouvés dans les cellules de deux détenus - deux hommes d'une vingtaine d'années condamnés à sept et dix ans de détention pour des faits de séquestration, viol ou encore violence, selon les informations de L'Yonne républicaine. Corinne Guenot est soupçonnée d'avoir agit par amour pour l'un des détenus. Des allégations que la surveillante  de 43 ans et le prisonnier nient : dans la lettre qu'elle avait laissée au moment de sa tentative de suicide, la surveillante évoquait comme explication à son geste une relation difficile avec sa hiérarchie, sans faire mention d'une liaison amoureuse.

Des textos un peu chauds

Pourtant, les enquêteurs ont retrouvé dans le téléphone portable des photos et des SMS "ne laissant planer aucun doute sur la nature de leur relation", selon L'Yonne républicaine. Des conversations "sans équivoque" entre le détenu et la surveillante avaient également été enregistrées par la police.

Une information judiciaire a été ouverte au mois de mars. Les deux détenus avaient alors été mis en examen. Mercredi, la surveillante a à son tour été placée en examen pour "introduction illicite d'objets, acquisition et détention de produits stupéfiants". Sous contrôle judiciaire, elle a interdiction de se rendre au centre de détention de Joux-la-Ville et d'entrer en relation avec le personnel.

"Le fait d'avoir une relation amoureuse avec un détenu n'est pas une faute pénale pour un surveillant, ça peut être une faute disciplinaire. Ce qu'on peut reprocher à un surveillant, c'est d'introduire des objets", a expliqué le procureur d'Auxerre, François Pérain. L'acquisition et la détention de produits stupéfiants sont passibles de "dix ans d'emprisonnement" et l'introduction illicite d'objets, "avec la circonstance aggravante qu'elle était surveillante, est punie de 3 ans de prison", a-t-il précisé.