Une footballeuse menacée d'expulsion

Une footballeuse d'origine camerounaise jouant pour le club d'Hénin-beaumont a été placée en centre de rétention.
Une footballeuse d'origine camerounaise jouant pour le club d'Hénin-beaumont a été placée en centre de rétention. © MaxPPP Philippe Pauchet
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avec AFP , modifié à
Evoluant à Hénin-Beaumont, Rigoberte MBah a été arrêtée et placée dans un centre de rétention.

"On va chercher des champions africains, et après on les traite comme des esclaves et quand on n'a plus besoin d'eux, on les expulse de France". L’avocate de Rigoberte Mbah, une joueuse de football du club d’Hénin Beaumont menacée d’expulsion est excédée. Sa cliente, une jeune femme sans-papier de 27 ans d’origine camerounaise a été arrêtée par la police le 17 février et placée en centre de rétention.

Rigoberte Mbah avait été recrutée à l'été 2008 par le club de première division d'Hénin-Beaumont, après avoir joué à Brives, qui l'avait fait venir du Cameroun. "Depuis, elle ne bénéficie d'aucun contrat de travail, d'aucune rémunération et a été ballottée de logement de fortune en logement de fortune", a expliqué son avocate Me Emmanuelle Lequien.

"De l’exploitation pure et simple"

Pour l’avocate, "le club d'Hénin-Beaumont n'a jamais fait aucune démarche pour qu'elle soit régularisée, car il avait tout intérêt à maintenir ma cliente dans un état d'isolement et de dépendance, et empêcher ainsi qu'elle aille jouer ailleurs". "Il s'agit d'un comportement scandaleux qui relève de l'exploitation pure et simple", déclare-t-elle, soulignant que la jeune femme ne "reçoit que 50 euros par semaine, alors qu'elle participe à tous les matchs et à 4 entraînements par semaine depuis près de 3 ans"

Le tribunal de Lille a décidé dimanche du maintien en rétention deRigoberte MBah. Le comité des sans-papiers 59, le Mrap, ainsi que plusieurs élus, dont le maire d'Hénin-Beaumont, Eugène Binaisse, étaient venus lui apporter leur soutien.

Pas de contrat dans les clubs amateurs

Le club d'Hénin Beaumont a indiqué pour sa part que son "statut de club amateur ne permet pas de fournir de contrat de travail. Aucune de nos joueuses n'est d'ailleurs salariée chez nous et il n'y a aucune rémunération", a précisé Bernard Dumortier, le président du club le président du club.