Un incendie à Dijon fait sept morts

© Matthieu Bock Europe 1
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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le drame est intervenu dans la nuit de samedi à dimanche dans un foyer de travailleurs migrants.

Un incendie particulièrement meurtrier a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche dans un foyer de travailleurs migrants à Dijon. Parti d'un feu de poubelle dont l'origine restait encore indéterminée, l'incendie s'est très rapidement propagé aux neuf étages de ce foyer situé dans le quartier populaire de Fontaine d'Ouche, dont 141 résidents étaient présents. Les flammes ont fait sept morts et cent trente blessés, dont cinq sont entre la vie et la mort.

"Le pronostic vital est désormais engagé pour cinq d'entre eux, dont un enfant", a diagnostiqué le docteur Hervé Roy, chef adjoint du Samu de Côte-d'Or. Parmi les victimes, âgées de 40 à 60 ans, l'une est décédée après avoir sauté du 7e étage et six autres sont mortes asphyxiées. Cent trente pensionnaires du foyer ont également été légèrement blessés.

"Le feu était déjà très développé"

L'incendie s'est déclaré dans une poubelle située à l'extérieur, vers 1h30 dimanche puis se serait propagé à la cage d'escalier du bâtiment de 9 étages. Attisées par un vent violent, "les flammes montaient à plus de 20 mètres" a raconté à Europe 1 Anne-Marie, une voisine, encore sous le choc.

Lorsque les pompiers sont arrivés sur les lieux, dix minutes après avoir été appelés, "le feu était déjà très développé" et les résidents du foyer "étaient dans l'incapacité d'évacuer les lieux", a témoigné le commandant Jean-Louis Marc. Arrivés sur place peu avant les sapeurs-pompiers, des policiers ont tenté de dissuader les occupants de se défenestrer en les appelant à l'aide de haut-parleur d'attendre l'arrivée des pompiers. En vain.

L'enquête s'annonce difficile

"Ce sera une enquête longue et difficile articulée autour de la recherche de l'origine de l'incendie, la cause de sa propagation rapide le long de l'immeuble et la vérification des systèmes d'alertes et de conception", a prévenu le procureur à Dijon, Eric Lallement.

Pourtant, "l'alarme du foyer a marché" le jour de l'incendie, a précisé Eric Lallement. Les autres systèmes de détection et de protection du foyer semblent avoir aussi fonctionné. "Les équipements incendie, détecteurs de fumée, portes coupe-feu, alarmes incendie, ont fonctionné", a affirmé lundi la société Adoma (ex-Sonacotra), propriétaire de l'immeuble. Les logements étaient également équipé de DAAF (détecteurs avertisseurs autonomes de fumée) et de portes coupe-feu.

Selon elle, la résidence, qui compte 192 logements dont 80 places pour des demandeurs d'asile, est un bâtiment "entretenu" et la société "a consacré 1,2 million d'euros depuis 2005 à des travaux d'entretien et de mise en sécurité".