Un détenu se pend avec son kit anti-suicide

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avec Mathieu Bock et agences , modifié à
Le jeune homme de 23 ans incarcéré au Havre, s'est pendu avec son pyjama en papier.

Un détenu de 23 ans est mort après s'être pendu en utilisant son kit anti-suicide, jeudi au centre pénitentiaire du Havre, selon les informations recueillies par Paris Normandie, samedi auprès du parquet du Havre. Le jeune homme avait été placé dans une cellule du quartier disciplinaire du centre pénitentiaire, situé à Saint-Aubin-Routot, en Seine-Maritime, à une quinzaine de kilomètres du Havre.

Pas le premier cas

Il s'est pendu à l'aide d'un pyjama en papier, mis à disposition de certains détenus susceptibles d'attenter à leurs jours. "Le drame a été découvert durant la matinée où une cinquantaine de surveillants manifestaient sur leur temps de repos devant le centre pénitentiaire pour dénoncer une insuffisance de personnels", précise le site d'informations, soulignant que "ce qui s’est passé n’a rien à voir avec les problèmes d’effectifs", citant un surveillant du centre du Havre. Le parquet du Havre a indiqué avoir ouvert une information judiciaire après la mort du détenu.

"Malheureusement, même s'il y a installation du kit anti-suicide, il y a d'autres éléments et d'autres paramètres qui permettent à un détenu de mettre fin à ses jours", confie Yannick Lasserre, délégué inter-régional du syndicat FO pénitentiaire, sur Europe 1. "On n'avait déjà dénoncé cela sur d'autres établissements où plusieurs détenus avaient mis fin à leur vie en utilisant leur kit anti-suicide", ajoute-t-il, soulignant le manque de surveillant face au nombre de détenus.

"Si on avait plus de personnels, on pourrait davantage discuter avec les détenus, plus détecter les personnes à risque", a affirmé quant à lui Jean-Philippe Lemaitre, secrétaire local UFAP-UNSA et surveillant à la prison du Havre. "Des fois, ça évite le passage à l'acte", a-t-il dit. "Il faudrait 184 surveillants en théorie, il y en a 176 en pratique" au centre pénitentiaire du Havre, a-t-il regretté. "On est déjà quasiment à la capacité maximale de 690 détenus, on va atteindre des records bientôt", a-t-il conclu.

Une série de mesures destinées à lutter contre le suicide en prison avaient été instaurées en 2009. Parmi les dispositions, figurait la généralisation de "kits de protection" destinés aux détenus fragiles, contenant notamment des matelas anti-feu et des pyjamas en papier à usage unique pour éviter les pendaisons. Le centre pénitentiaire du Havre, inauguré en avril 2010, a une capacité de 690 détenus.