"Tueur au scooter": la peur d'une récidive

La police municipale de Toulouse a été temporairement réarmée.
La police municipale de Toulouse a été temporairement réarmée. © Reuters
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avec agences , modifié à
La gigantesque chasse à l'homme s'intensifie pour retrouver l'auteur des coups de feu.

Il a frappé la première fois le 11 mars, puis le 15 à Montauban et enfin le 19 devant l'école juive de Toulouse. A chaque fois, le tueur a espacé les tueries d'exactement quatre jours. Du coup, les enquêteurs s'inquiètent d'une éventuelle récidive vendredi. 

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Le procureur de la République de Paris, François Molins, qui dirige l'enquête, a insisté sur la "piste terroriste" au sens du droit français, à savoir la volonté de troubler l'ordre public "par l'intimidation et la terreur." Lors de sa conférence de presse, il n'a pas caché son appréhension que le tueur frappe à nouveau. "Là on est face à quelqu'un qui a bien préparé son coup, qui recommence quatre jours après, qui recommence encore quatre jours après", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1.   

"Une série de tueries aveugle et implacable"

Le caractère prémédité de son action, utilisant "le même mode opératoire" ainsi que le choix de "ses cibles", conforte les enquêteurs dans l'idée qu'il est possible que cet homme fasse, à nouveau, usage d'une arme.

"Dans les annales policière et judiciaire françaises, je crois que c'est la première fois qu'on a affaire à une telle série de tueries aveugle et implacable. On n'est pas du tout dans le cas de figure évoqué où quelqu'un veut tuer massivement et ou, soit se tue, soit se fait tuer par la police", a précisé François Molins sur Europe 1.

"Etonnant qu'il s'arrête"

"Ce qui serait étonnant, c'est qu'il s'arrête", renchérit un policier qui participe à l'enquête, cité par l'agence Reuters, d'autant que l'auteur des faits pourrait vouloir médiatiser ses actes. Pour Jean François Abgrall, criminologue, il voit une "progression" dans les objectifs du tueur. "Un premier fait élaboré" le 11 mars mais avec "des traces de précipitation", avant de "changer de catégories de victimes " le 19 à Toulouse. Selon lui, le tueur "attend un retour de ça", a-t-il affirmé mardi soir sur Europe 1.

Une éventuelle récidive qui inquiète certains Toulousains, plongés dans l'angoisse depuis lundi et ce malgré la mise en place du plan Vigipirate écarlate dans toute la région Midi-Pyrénées.  "On voit que les gens sont pressés, on a l'impression que les gens ont peur", raconte Caroline, une commerçante, au micro d'Europe 1. "C'est la psychose. Les gens n'ont pas envie de traîner ils ont peur", ajoute-telle.

Aucune garde à vue, selon le procureur

Les 200 enquêteurs ont donc engagé une course contre la montre pour retrouver l'auteur des coups de feu. Sous la direction de magistrats antiterroristes, ils ont auditionné plusieurs centaines de témoins. Mais, pour l'instant, le procureur de Paris assure qu'ils n'ont procédé à "aucune garde à vue".