Tuerie de Pouzauges : un antidépresseur en cause

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Il pourrait expliquer le coup de folie du médecin, qui avait tué toute sa famille.

Un début d’explications dans le drame de Pouzauges où un médecin avait tué ses quatre enfants et sa femme avant de se donner la mort ? C’est en tout cas ce qu’affirme le Parisien vendredi matin. Selon le quotidien, la prise d'un antidépresseur, la sertraline, pourrait avoir été l’élément déclencheur expliquant le coup de folie d’Emmanuel Bécaud, médecin a priori sans histoires. Une thèse qui doit encore être confirmée lors d’un point presse, tenu vendredi par le procureur.

"Nous n’avons pas trouvé trace d’autres produits dans son organisme. On soupçonne ce médicament d’avoir été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres et a déclenché le massacre", indique une source proche de l’enquête.

Une information nuancée par le parquet. Les analyses montrent aussi qu'il n'y a pas eu "surmédication", ni "consommation excessive", a précisé le procureur. "La question est de savoir si ce médicament lui-même est de nature à entraîner, s'il est mal maîtrisé, mal prescrit, des troubles comme les tendances suicidaires ou l'agressivité vers autrui", a-t-il ajouté.

Des cas signalés à l'étranger

Ce n’est pas la première fois qu’un antidépresseur est pointé du doigt pour expliquer un drame ou un passage à l’acte. Aux Etats-Unis, en juin 2001, la justice a condamné le laboratoire fabricant le Deroxat à verser six millions de dommages et intérêts après un drame familial très semblable à celui de Pouzauges.

Reste que le parquet n'exclut toujours pas d'autres hypothèses, dont celles d'un "suicide altruiste" ou du "surmenage".

Emmanuel Bécaud, 35 ans, a été retrouvé pendu dans le salon de sa maison avec, à ses pieds, une bûche ensanglantée et un couteau de cuisine. Son épouse, Sylvie, 35 ans, gisait égorgée sur le lit de sa chambre, avec plusieurs traces de coups de couteaux. Les quatre enfants, trois garçons de 3, 5 et 7 ans et une fille de 9 ans, ont été découverts en pyjama dans leurs lits, décédés de coups violents à la tête.