Trois jeunes filles fauchées sur l'A7

Les trois jeunes filles ont été fauchées sur la deuxième voie, alors qu'elles traversaient l'autoroute. (Archives)
Les trois jeunes filles ont été fauchées sur la deuxième voie, alors qu'elles traversaient l'autoroute. (Archives) © MaxPPP
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avec Rémy Pierre, correspondant d'Europe 1 sur place , modifié à
- Les adolescentes avaient été alertées du danger par un patrouilleur peu avant le drame.

Un dramatique accident s'est produit vendredi soir sur l'Autoroute A7 à hauteur de Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme, à proximité de la centrale nucléaire du Tricastin et de Montélimar. Trois adolescentes, qui seraient âgées de 12, 14 et 19 ans - ont été tuées alors qu'elles traversaient l'autoroute la plus fréquentée d'Europe vers 23h40.

Selon les informations exclusives d'Europe 1, un agent autoroutier était entré en contact avec elles peu avant l'accident. Alerté par des conducteurs qui lui avaient signalé la présence de personnes aux abords des voies, le patrouilleur était allé à leur rencontre pour les faire passer de l'autre côté de la barrière de sécurité, ce qu'elles n'auraient pas fait. "Elles sont parties en courant en sens inverse la circulation, il a essayé de les rattraper et a reculé avec son fourgon tant qu'il a pu" avant de les perdre de vue, a expliqué un gendarme du peloton d'autoroute d'Orange, dans le Vaucluse.

Un message de prudence "attention piétons" a également été diffusé sur les panneaux lumineux de l'A7, doublé d'un appel à la prudence radiophonique sur Autoroute FM 107.7.

Elles traversaient sans se presser

Les trois jeunes filles seraient restées aux alentours une vingtaine de minutes avant de décider de traverser les voies, et d'être percutées au milieu de celles-ci. Selon des témoins, les jeunes filles traversaient sans se presser les voies rapides. Elles ont été percutées une première fois par un camion sur la voie centrale, avant que trois autres voitures, qui ne pouvaient les éviter, les percutent à leur tour.

Les tests d'alcoolémie sur les conducteurs se sont révélés négatifs. Choqués, ils ont été interrogés par les gendarmes, mais c'est l'initiative des jeunes filles qui retient leur attention.

De nombreuses questions restent en suspens. L'accident s'est produit dans un No man's land humain. Il n'y a aucune habitation à proximité du drame. L'aire d'autoroute la plus proche est située à 4 km, tandis que la première entrée ou sortie se situe à 17 km. Coincée entre les deux grosses cheminées du site du Tricastin et une zone industrielle et artisanale, l'Autoroute A7 est de plus entourée de grillage à cet endroit.

Des prélèvements ADN pour identifier les corps

Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agirait de trois soeurs, originaires de la région marseillaise. Elles appartiendraient à la communauté des gens du voyage, selon le témoignage du patrouilleur qui a relevé chez elle un fort accent étranger. Grâce au téléphone portable retrouvé à proximité des corps, la famille a pu être contactée samedi matin.

Plusieurs proches sont arrivés sur place samedi en début d'après-midi accompagnés de deux infirmières psychologues mais "les corps sont dans un état qui rend difficile une identification et une reconnaissance absolue", a déclaré lors d'un point de presse le procureur de la République à Valence, Antoine Paganelli. Les enquêteurs ont donc effectué des relevés ADN afin de confirmer l'identité des victimes.

Néanmoins, "on est quasiment sûrs, mais ce n'est pas à 100%, d'avoir pu identifier trois jeunes filles d'une famille marseillaise" de gens du voyage sédentarisés, parties du domicile familial du 15e arrondissement de Marseille depuis vendredi midi, sans donner d'explications, avait précisé samedi le procureur.

Un couple a, par ailleurs, expliqué à l'envoyé spécial d'Europe 1 avoir vu les trois jeunes filles à la gare de Pierrelatte, dans la Drôme quelques heures auparavant. Elles venaient d'être débarquées d'un train en provenance de Marseille, faute de billet. Mais les raisons de leur présence sur l'autoroute restent à éclaircir.