Trappes: un policier mis en examen pour des propos islamophobes

Des incidents avaient éclaté à Trappes après le contrôle mouvementé d'une femme voilée.
Des incidents avaient éclaté à Trappes après le contrôle mouvementé d'une femme voilée. © MAXPPP
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avec AFP
Le policier avait participé au contrôle d'une femme voilée l'été dernier, qui avait déclenché des violences.

L'info. Un policier qui avait participé au contrôle d'identité mouvementé d'une femme portant le niqab, déclencheur des violences l'été dernier à Trappes, dans les Yvelines, a été mis en examen, soupçonné d'écrits islamophobes sur sa page Facebook, a indiqué mardi le parquet de Versailles. Le parquet avait requis le 26 mars son renvoi devant le tribunal correctionnel, à l'issue d'une information judiciaire pour "provocation à la haine raciale ou à la violence" confiée à un juge d'instruction. Il avait été mis en examen le 30 janvier.

Une photo sur Facebook. Le policier avait partagé le 22 juillet sur sa page Facebook d'accès public une photographie de femme intégralement voilée représentée devant une mosquée, avec le logo de la ville de Trappes et la mention "La douceur de vivre".  L'image, issue du groupe "Les femmes blanches sont les plus belles", était ainsi commentée par le policier : "S'y pas tri guntille dy demandei à nous fimmes (femmes) d'enlever ly rideau surtout dans la rypublik islamik de Trappe". "Mon client conteste vigoureusement cette qualification", a réagi l'avocat du policier Me Thibault de Montbrial, regrettant que "certains osent mettre en parallèle des messages privés de mauvais goût (...), avec les violences physiques commises sur un policier par un prévenu qui a expliqué froidement devant le tribunal que la loi islamique était supérieure à celle de la République".

Le contrôle. Le soir du 18 juillet, en plein ramadan, le contrôle d'identité de Cassandra Belin, intégralement voilée, avait dégénéré et conduit à plusieurs nuits de violences, notamment contre le commissariat de Trappes pris d'assaut par une foule en colère. Son mari, Michaël Khiri, converti à l'islam, comme son épouse, a été condamné en novembre à trois mois de prison avec sursis pour s'être violemment opposé à ce contrôle, "illégitime" selon lui. Il a fait appel et son nouveau procès à Versailles est prévu le 27 mai. Cassandra Belin, condamnée en janvier à un mois avec sursis, a aussi fait appel et sera rejugée le 19 juin.

L'enquête de l'IGPN avait conclu que le contrôle d'identité s'était déroulé de manière régulière. "Aucun propos excessif n'a été reproché à ce policier", selon le procureur de la République Vincent Lesclous.

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