Tout Marseille en ZSP : Valls dit non

Un élu PS demande à Manuel Valls de classer la totalité de la ville de Marseille en zone de sécurité prioritaire.
Un élu PS demande à Manuel Valls de classer la totalité de la ville de Marseille en zone de sécurité prioritaire. © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
Un élu PS a demandé au ministre de l'Intérieur de classer la totalité de la ville en zone de sécurité prioritaire.

La lettre. "La réponse ne peut être qu'à la hauteur de ces dérives." Après de nouvelles violences dans la nuit de lundi à mardi, le président socialiste de la communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli, a écrit au ministre de l'Intérieur. Il a demandé à Manuel Valls le classement de la totalité de la ville en zone de sécurité prioritaire (ZSP). Une demande également formulée par le syndicat Alliance, 2e chez les gardiens de la paix, mais aussi par Jean-Claude Gaudin, le maire UMP de la ville.

"Ce ne serait pas efficace". La réponse ne s'est pas faite attendre. Le ministre de l'Intérieur a estimé mercredi que cette mesure "n'aurait aucun sens". "Nous ne mettrons pas tout Marseille en zone de sécurité prioritaire. Cela ne serait pas efficace et n'aurait aucun sens", a répondu le ministre interrogé par France Info. A Marseille, "il n'y a que l'hypercentre qui n'est pas en zone de sécurité prioritaire. Les quartiers Nord et les quartiers Sud sont déjà en zone de sécurité prioritaire et, dans l'hypercentre, nous avons créé des unités dédiées qui patrouillent activement", a rappelé Manuel Valls. "Tout Marseille, par des dispositifs différents (...), est couvert", a-t-il ajouté.

Écoutezle ministre de l'Intérieur :

Un nuit de violences. Lundi peu avant minuit, le corps en partie calciné d'un jeune homme de 22 ans, tué d'une balle dans la tête, a été retrouvé aux Pennes-Mirabeau, commune limitrophe de Marseille. Le même soir, deux hommes, âgés d'une trentaine d'années, ont été blessés, après avoir été pris pour cible par un tireur à scooter dans une zone artisanale excentrée du quartier Saint-Pierre (10e). "Je suis inquiet et en colère", confie Eugène Caselli.

"Des zones de non-droit". Dans sa lettre au ministre transmise, l'élu fustige "ces exactions intolérables". "Si elles perdurent, les services publics ne pourront plus fonctionner dans certaines parties du territoire qui deviennent des zones de non-droit", prévient Eugène Caselli. "Ma demande s'inscrit dans une impérieuse volonté d'action et de réflexion. En tant qu'élu, il est de notre devoir de répondre aux attentes des Marseillaises et des Marseillais en matière d'ordre public et de sécurité", écrit-il encore.

"Violence récurrente". "Malgré ce constat alarmant, je ne méconnais nullement les excellents résultats obtenus par la police marseillaise et le travail considérable effectué par la préfecture de police, avec des moyens humains encore limités", nuance le président PS de la communauté urbaine, qui n'oublie pas qu'il s'adresse à un ministre socialiste. "Mais aujourd'hui, la situation a pris une telle ampleur que la réponse ne peut être qu'à la hauteur de ces dérives, empreintes de violence récurrente, qui exigent une augmentation des effectifs de police et le classement de la totalité du périmètre de la ville en ZSP", conclut-il.

Valls accusait Gaudin de "démagogie". En septembre 2012, le sénateur-maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin avait fait la même requête à Manuel Valls, lequel avait répliqué en l'accusant de "démagogie". Actuellement, Marseille compte deux ZSP, au nord (3e, 13e, 14e, 15e et 16e arrondissements) et au sud (8e, 9e, 10e, 11e).