"Tournantes" : le doute s'installe

© MAX PPP
  • Copié
et Guillaume Biet , modifié à
L'une des victimes a reconnu mercredi avoir menti par le passé sur des accusations de viols.

Rebondissements en série dans le procès dit des "tournantes". Parmi les quinze hommes jugés pour des accusations de viols collectifs commis entre 1999 et 2001 à Fontenay-sous-Bois, certains pourraient ainsi se voir bientôt acquittés. A huit jours du verdict, l'audience prend en effet une tournure défavorable pour les deux victimes présumées.

>>> A lire aussi : 13 ans après, jugés pour des tournantes

Des fausses accusations de viols

Absente depuis plus d'une semaine à la Cour d'assises des mineurs du Val-de-Marne, Stéphanie est revenue au tribunal pour la première fois mercredi. La victime n’assistait plus au débat depuis sa tentative de suicide, quelques jours après l’ouverture du procès, le 18 septembre dernier. 

>>> A lire : Un insoutenable procès

Mais lors de l'audience éprouvante de mercredi, elle a dû reconnaître qu’elle avait déjà menti sur des fausses accusations de viols, à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. La plainte pour viols, déposée en 1996, avait été classée sans suite.

Nina ne reconnaît plus deux des accusés

Une affaire évoquée mercredi lors des débats devant la cour d'assise du Val-de-Marne. De quoi semer un peu plus le doute dans la tête des jurés qui ne savent plus qui croire dans ce dossier sans preuve. L'affaire des viols collectifs commis entre 1999 et 2001 a éclaté en 2005, c'est-à-dire 6 ans après les faits. Difficile donc de prouver les sévices sexuels.

>>> A lire aussi : "Pour eux, j'étais un bout de viande"

19.09 Nina procès assises tournantes. 930620

© MAX PPP

Les experts, attestent toutefois que les deux victimes sont crédibles et qu’elles ont bien subi des actes de violences sexuelles. Sauf que 13 ans après les faits, Nina, l'une des victimes n’a plus aucun souvenir de deux des accusés. Ces derniers pourraient donc être acquittés. D’autres hommes avaient un alibi, qui n’a pas toujours été vérifié, de l’aveu-même, à la barre, d’un policier chargé de l’enquête.

Les victimes ne se parlent plus

Sous les charges des avocats de la défense, certaines accusations vacillent. Et le cauchemar continue pour les deux victimes, qui désormais ne s’adressent plus la parole, refusent de s’asseoir côte à côte. Elles semblent en effet nerveusement épuisées par ce procès, dont le verdict attendu le 12 octobre, s'avère de plus en plus incertain.

Les quatorze accusés, qui nient les faits qui leur sont reprochés, encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle.