Tour de France : enquête sur des clous

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Frédéric Frangeul avec agences , modifié à
L’acte de malveillance qui a semé la pagaille lors de la 14e étape prend un tour judiciaire.

Ça aurait pu être l'image de ce Tour 2012. L'Australien Cadel Evans, tenant du titre, mis hors-jeu par des clous de tapissier jetés sur la chaussée de la 14e étape entre Limoux et Foix. Au final, l'épisode malheureux n'a pas eu d'impact sur le classement général mais a mis une belle pagaille sur la route du Tour. La direction de l'épreuve a décidé de porter plainte.

Des clous jetés avant le sommet du mur de Péguère

Dimanche soir, le parquet de Foix a ouvert une enquête préliminaire pour "dégradations et mise en danger de la vie d'autrui". "L'enquête est confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Toulouse conjointement avec la brigade de recherche de Saint-Girons et les enquêteurs sont sur place pour effectuer les constatations et recueillir les témoignages", a précisé la vice-procureure de Foix, Marilyn Blanc.

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© Capture d'écran France 2

Selon les premiers éléments de l'enquête, les clous de tapissier semblent avoir été jetés juste avant le sommet du mur de Péguère à 38,5 kilomètres de l'arrivée. La magistrate a précisé que les enquêteurs devaient recueillir les témoignages des spectateurs mais aussi des cyclistes victimes de crevaisons.

"C'est du hooliganisme"

L'incident a provoqué une trentaine de crevaisons au total. Au sein des équipes, la pilule a du mal à passer. John Lelangue, le manager de Cadel Evans chez BMC, juge que c'est "plus que criminel". "Les coureurs prennent suffisamment de risques, notamment dans les descentes. Je trouve que c'est du hooliganisme", déplore-t-il au micro d’Europe 1.

Même colère chez Didier Rous, directeur sportif de l'équipe Cofidis. "Je trouve ça un peu bête", peste-t-il. "Des idiots, il y en a un petit peu partout, que ce soient sur le bord des routes du Tour ou ailleurs. Si le Tour ne leur plaît pas, ils ne sont pas obligés d’y venir ".

Pierre Rolland nie avoir profité de cet incident

Durant la course, l’épisode a aussi créé un début de polémique sportive puisque Pierre Rolland a attaqué au moment où Cadel Evans était cloué sur la route du Tour, dans l’attente d’un vélo de rechange. Le Français s’est défendu d’avoir voulu profiter d’infortune de son adversaire. "Je pense être un coureur qui respecte le peloton et ses codes, et avoir assez de classe pour ne pas attaquer sur crevaison et gratter du temps lâchement", s'est-il justifié après la course. "Je suis vraiment désolé qu'on puisse penser ça."