Toulouse : les indices sur le meurtrier

Entre les deux tueries de Toulouse et Montauban, la couleur du véhicule a changé.
Entre les deux tueries de Toulouse et Montauban, la couleur du véhicule a changé. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Les témoins de la fusillade et des experts ont livré quelques éléments sur l'auteur des coups de feu.

Les autorités françaises se sont lancées dans une véritable chasse à l'homme. Bien que les indices "physiques" sur l'ennemi public numéro 1 soient faibles, les témoins de la fusillade ainsi que les experts ont permis d'aiguiller les enquêteurs. Europe1.fr revient sur les éléments concrets dont dispose actuellement la police.

tmax yamaha 930

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Scooter. Lors des trois tueries, le même procédé a été employé par le tueur : il surgit, tire sur les victimes et s'enfuit au guidon d'un scooter de grosse cylindrée. Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agirait d'un T-Max 530 de Yamaha. Une moto de ce type a été volée, le 6 mars dernier à Toulouse. La police a lancé un avis de recherche sur un scooter de couleur gris foncé avec calandre et jantes noires". Pour autant, selon le procureur de Paris, François Molins, il est impossible actuellement "d'affirmer que c'est le scooter volé le 6 mars 2012 qui est en cause dans les trois affaires" mais, il concède que  "l'hypothèse est privilégiée".

Entre les deux tueries de Toulouse et Montauban, la couleur du véhicule aurait changé. Il était "noir" selon les témoins, puis "blanc" à Toulouse et l'avis de recherche évoque un scooter "gris". Les enquêteurs estiment que le suspect aurait pu maquiller le deux-roues en le repeignant, voire en changeant les carénages (les plastiques qui entourent la moto). En revanche, le procureur de Paris a affirmé qu'il n'avait "pas d'éléments sur l'immatriculation du scooter".

camera gopro

Caméra. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant a indiqué mardi sur Europe 1 qu'un témoin avait vu agir le tueur avec une "petite caméra autour du cou", "sur la poitrine, sanglée", de type "GoPro", un appareil utilisé par les amateurs de sports extrêmes. Mais pour le procureur de Paris, François Molins, il s'agit encore d'une "hypothèse" qui doit encore être "travaillée", évoquant simplement une "sorte de bandeau". 

Internet. L'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) a mobilisé une douzaine de cyber-enquêteurs pour travailler sur les traces Internet laissées par le tueur. Car celui-ci avait pris contact avec sa première victime en répondant à une annonce de vente sur le site "Le Bon Coin". Celle-ci a été consultée par environ 500 internautes avant l'assassinat du 11 mars.

Le casque. Lors des attaques, le tueur est resté en permanence casqué, rendant difficile son identification. Aucun témoin n'a pu réellement apercevoir son visage. Les enquêteurs ont donc peu d'indices physiques, mais aucune traces ADN ou d'empreintes. Le tueur a pris soin de "nettoyer" le chargeur retrouvé sur les lieux du second crime, selon le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.

Le sang-froid. L'homme n'est pas un néophyte. Il sait manier les armes et est doté d'une grande confiance en lui. Les témoins sur place sont nombreux à avoir remarqué le sang-froid du tireur. C'est le cas de Dominique, un père de famille, qui déposait ses enfants lundi matin à l'école Ozar Hatorah. Selon lui, le tueur a abattu ses victimes sans état d'âme. "Il est revenu achever les enfants. De plusieurs balles. Je ne l'ai vu pas tirer, mais s'acharner. Je voyais la scène, témoigne cet homme sur Europe 1, mardi midi. Le tireur était visiblement prêt à aller au bout de son acte. "Je ne savais pas s'il allait continuer à mitrailler comme il faisait. Parce qu'il s'est acharné avec la mitraillette. Ça a été des rafales, des rafales de mitraillette", a ajouté ce père de famille.

Les armes. Comme Europe 1 vous l'annonçait lundi, les enquêteurs sont formels : le même pistolet automatique de gros calibre (11,43 mm) a été utilisé lors des trois tueries. "Il s'agit d'un colt 45", a confirmé mardi, le procureur de Paris. Il est difficile de se procurer légalement "ce pistolet en acier", explique Benoît Ebel, membre du syndicat de police Synergie et spécialiste des armes, interrogé par Europe 1. Un pistolet décrit comme, "lourd et massif". Le tueur a donc pu se le procurer au marché noir. Quant aux munitions, il est possible qu'il les fabrique lui-même.  Lundi, le tueur s'est servi d'un autre arme pour tuer un maximum de personnes au sein de l'établissement juif : un pistolet de type mitrailleur Uzi, de calibre 9 mm.

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