Tirs dans un camp de Roms : 5 arrestations

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avec AFP , modifié à
Cinq membres de la communauté des gens du voyage sont soupçonnés d'avoir tiré sur la police mercredi soir.

Cinq membres de la communauté des gens du voyage ont été interpellés jeudi avec l'appui du Raid dans leur camp à Vernouillet, dans les Yvelines, théâtre mercredi soir de violences contre des policiers visés par des tirs de fusil. Les personnes interpellées ont été placées en garde a vue pour "tentative d'homicide volontaire avec arme et en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique", selon une source policière. L'une d'elles est également en garde a vue pour "violences volontaires". Quinze fusils et armes de poing ont été saisis, selon la même source. L'opération a duré deux heures à la mi-journée mobilisant une trentaine de policiers. L'enquête est confiée à la Sûreté départementale des Yvelines.

L'intervention faisait suite aux violences essuyées la veille au soir par des policiers qui ont été accueillis par des tirs de fusil de chasse et à pompe dans ce camp situé à une trentaine de km à l'ouest de Paris, selon la police. Tout commence vers 21h40, dans la commune voisine de Verneuil-sur-Seine. Trois policiers de Limay veulent contrôler des automobilistes mais ceux-ci refusent d'obtempérer. Commence alors une course-poursuite qui se termine à l'entrée d'un camp de gens du voyage sédentarisés à Vernouillet. Les policiers se trouvent alors encerclés par des voitures et des personnes armées de fusils qui tirent en l'air et dans leur direction, sans faire de blessé, selon une source proche de l'enquête. Malgré l'arrivé des renforts, les tirs continuent et des policiers doivent se mettre à l'abri derrière un mur. Un brigadier, projeté au sol, est légèrement blessé au dos.

Au cours de cette soirée mouvementée, les policiers ont fait usage à deux reprises d'une grenade lacrymogène et ont riposté deux fois à l'aide d'un lanceur de balles de caoutchouc. "Les occupants du camp voulaient protéger des fuyards qui venaient probablement de commettre un méfait. Ils ont à tout prix cherché à empêcher les policiers d'entrer dans le camp", selon cette même source.

Mais dans ce camp situé dans les champs, au bout d'un chemin défoncé, où se côtoient maisons en dur, caravanes et coquets chalets en bois, cette version est contredite par des habitants. "Il n'y a pas eu de tirs de la part des habitants, c'est faux", dit Patrick, 26 ans. "Hier, ils sont arrivés comme des Rambos, ils ont voulu rentrer sur notre terrain, je leur ai dit que c'était une propriété privé et ils ont tiré au flash-ball", explique-t-il, en montrant la balle de gomme retrouvée ce matin sur le gazon impeccable. Pour cet habitant, si les policiers ont saisi des armes, c'est qu'"il y a des chasseurs ici!".