Tireur de Paris : le suspect court toujours

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avec Guillaume Biet, Pierre de Cossette, Anne-Julie Contenay, Rémi Duchemin et Sandrine Prioul , modifié à
RETOUR SUR - La police cherchait activement mardi le tireur de Libération, comptant sur la diffusion d'une nouvelle photo, nette et de face, mais aussi sur des analyses d'ADN.

#L'ESSENTIEL :

• L'homme, soupçonné d'avoir grièvement blessé lundi un assistant-photographe au siège de Libération à Paris et d'avoir tiré sur une banque de La Défense, reste introuvable.
• Le ministère de l'Intérieur ne confirme aucune arrestation.

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20h00 : LE CHIFFRE - près de 700 appels. Les enquêteurs sur la trace du tireur de Libération et de La Défense ont pris en compte 692 appels reçus depuis lundi soir, après leur appel à témoins, a-t-on appris mardi en fin de journée auprès de la police judiciaire parisienne. Sur ces 692 appels, 273 renseignements sont "en cours d'exploitation", a-t-on ajouté de même source, précisant que trois personnes avaient été conduites à des commissariats pour des "vérifications complémentaires".

17h00 : L'INTERVIEW - Comment travaille la police ? Claude Cancès, ancien Directeur Régional de la Police Judiciaire de Paris, était l'invité d'Europe 1 mardi. Il explique comment ses ex-collègues mènent leurs investigations.

15h00 : INFO - L'état de santé du blessé. Libération annonce sur son site que l'assistant-photographe grièvement blessé lundi matin a été sorti "avec succès" de son coma artificiel. "Il est actuellement réveillé et sous surveillance intensive des équipes médicales", précise le quotidien.

14h00 : DÉMENTI - Pas d'arrestation. Alors qu'un média annonçait l'arrestation du suspect mardi matin dans le 7e arrondissement, le ministère de l'Intérieur a tenu à démentir toute interpellation.

12h00 : ENQUÊTE - La trace du suspect. Après avoir été déposé sur les Champs-Elysées, à la hauteur de l'avenue George V, le tireur aurait continué son chemin à pied. "Il est possible qu'il ait ensuite pris le RER au Pont de l'Alma, mais ce n'est pas certain", a indiqué une source judiciaire.

11h45 : RÉACTION - "Nous trouverons l'auteur". "Nous trouverons l'auteur de ces actes, pour qu'il soit jugé et condamné", a déclaré devant la presse le Premier ministre avant de se rendre à la réunion du groupe PS à l'Assemblée nationale. "L'ensemble des forces de police sont à la recherche de l'auteur de ces crimes, sans relâche", a-t-il poursuivi. Sans donner de détail, il a assuré que l'enquête était "très, très mobilisatrice. Nous voulons trouver cet auteur pour mettre fin à ces actes particulièrement violents et dangereux qui ont fait un blessé très grave, qui aurait pu en faire davantage", a-t-il prévenu. Selon lui, "les Français peuvent compter sur la mobilisation de la police et de la gendarmerie nationale".

11h30 : PORTRAIT - Qui est la victime du tireur ? On en sait un peu plus sur le jeune assistant photographe touché lundi par le tireur dans le hall de Libération. César est âgé de 23 ans.  Le jeune homme travaillait à la préparation d'un "sujet sur les cadeaux de Noël" du supplément mensuel Next de Libé, racontent les deux jeunes femmes avec qui il avait passé la matinée, sur le site de Libération. César se trouvait dans le hall avec deux autres personnes au moment où le tireur est entré. Il a reçu "une balle de chevrotine, grosse comme le pouce, tirée à bout portant. Elle est entrée par le dos, au niveau des côtes gauches, et ressortie au niveau du mamelon gauche", détaille Lionel, un salarié de Libé, qui lui a porté les premiers secours en attendant les pompiers. D'après BFMTV, les médecins ont dû lui retirer la rate et une partie du poumon avant de le placer en coma artificiel.

11h10 : LE CHIFFRE - 400 appels. Depuis la diffusion de l'appel à témoins par le procureur de la République de Paris lundi après-midi, les enquêteurs de la PJ ont reçu environ 400 appels. Parmi eux, 120 "sont pris au sérieux et ont fait l'objet d'une fiche de renseignement".

10h50 : PHOTO - Le visage du suspect. Europe 1 a pu se procurer une nouvelle photo du suspect. Issue des images de caméras de surveillance du métro parisien, elle a été prise après l'attaque dans le hall de Libé lundi en fin de matinée. Sur cette image, on distingue nettement le visage de l'homme. Il est vêtu d'une doudoune rouge et d'un bonnet. Il porte un sac en bandoulière. La photo avait été diffusée dès lundi soir par le site infosdefense.com.

tireur libération suspect metro videosurveillance IMAGE VERTICALE

8h45 : INTERVIEW - "Une course contre la montre". Le temps, et c'est un peu cynique, joue en faveur des services de police : plus cet homme va commettre des faits et plus il va laisser des traces derrière lui. Il va accumuler contre lui des éléments qui permettront d'abord son identification, sa localisation, et enfin son arrestation", analyse Ange Mancini, ancien coordinateur national du renseignement, sur Europe 1. La police est désormais engagée dans "une course contre la montre", a-t-il estimé. Celui qui fut également le premier chef du RAID a aussi assuré que si le tireur de Libération et de La Défense était retrouvé et localisé, alors "un service d'intervention du genre RAID [s'approprierait] l'affaire et [mettrait] en place tous les éléments nécessaires" pour l'arrêter.

8h00 : INFO - Des points de surveillance. Une quarantaine de sites sont surveillés 24h/24 depuis lundi matin à Paris, selon les informations d'Europe 1. Il s'agit essentiellement des rédactions des grands médias nationaux. Les patrouilles de police ont également été renforcées dans la capitale. Les effectifs des commissariats et les compagnies de CRS sont mobilisés pour quadriller l'agglomération.

7h30 : INFO - L'état de santé du blessé. Selon les dernières nouvelles dont dispose Europe 1, le jeune photographe blessé lundi à Libération, a été opéré pendant 6 heures à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Il est désormais en réanimation. Le jeune homme va donc un peu mieux mais son pronostic vital reste tout de même engagé. "Il était dans un état désespéré hier quand il a été hospitalisé à la Pitié-Salpétrière. Il est désormais dans un état critique et on reste positif", a assuré Nicolas Demorand, le directeur de la publication de Libé, sur France Inter.

7h15 : L'AVIS DE - De l'importance de "sensibiliser la population". En plus de l’important dispositif policier déployé sur le terrain, les enquêteurs comptent aussi sur les citoyens. "On a aussi sensibilisé la population", explique sur Europe 1 Martine Monteil, ancienne préfet chargée de la zone de défense de Paris. Outre un quadrillage extrêmement important de toutes les polices, tout le monde est sensibilisé à cet aspect, il y a la sagacité des citoyens. S’ils rencontrent quelqu’un qui correspond au suspect, ils vont avoir tendance à regarder un peu partout, de la tête aux pieds et vont prévenir la cellule de crise par biais du numéro vert (0800.00.27.08). Les citoyens deviennent nos auxiliaires", ajoute l’ancienne patronne de la Police judiciaire.

"L’idée, c’est surtout de pouvoir identifier cet individu. C’est primordial. L’identification permettra son approche. Par le biais de ses relations familiales, amicales, ses points de chute. On en saura plus", précise-t-elle. "Les enquêteurs de la brigade criminelle ont dû travailler sur les éléments matériels : ce qu’on a pu découvrir sur les scènes d’infraction : des étuis de cartouche de l’ADN, etc. La police scientifique a également d’autres moyens : l’évaluation et l’analyse des films, des caméras. On va essayer de retrouver son cheminement. Les photos, on va tenter de les éclaircir, de les affiner, pour rendre son visage plus précis. Il y a également le bornage téléphonique, voir si ça un numéro a "tilté" dans les trois endroits, pour savoir si on a un numéro commun. On en revient aux fondamentaux", conclut Martine Monteil.

7h10 : RÉCIT - L'otage est très choqué. L'homme de 63 ans, brièvement pris en otage par le tireur lundi à la mi-journée, a connu une grosse frayeur. Alors que ce retraité de la RATP allait faire des courses en voiture, un homme monte à bord et sous la menace d'un fusil à pompe lui ordonne de le ramener à Paris. Le suspect lui assure qu'il sort de prison. Près du métro George V, sur les Champs-Elysées, le preneur d'otage descend, non sans lui avoir ordonné de ne pas prévenir la police. Le retraité, tellement effrayé, rentre chez lui sans alerter les patrouilles qu'il croise. Arrivé chez lui, il appelle un ami pour lui raconter sa mésaventure et allume sa télévision. Il prend alors conscience que son preneur d'otage est en fait le tireur. Le retraité fait même un petit malaise. Son ami le convainc de prévenir la police. Le sexagénaire a finalement été longuement entendu par les enquêteurs de la PJ, qui ont également passé sa Twingo au peigne fin pour tenter de retrouver des traces ADN du suspect.

6h30 : INFO - Le profil du suspect. "Sur les deux premières scènes d'agression, on pensait qu'il en voulait précisément à la presse. Et puis arrive l'histoire de la Société générale à La Défense, et là ça devient beaucoup plus flou. Qu'y a-t-il dans son esprit ?", analyse le criminologue Jean-Pierre Bouchard, sur Europe 1. "Il agit à visage relativement découvert. Il sait très bien qu'il y a des caméras de surveillance un peu partout et donc qu'il est relativement identifiable et traçable. Le fait-il parce qu'il pense avoir raison de faire ce qu'il fait, même si cette cause est très personnelle, voire délirante. Comment gère-t-il la pression ? Peut-être en tire-t-il une satisfaction. En tout cas, s'il regarde la télé ou écoute la radio, il a très bien compris qu'il y a une grosse enquête mobilisée contre lui et c'est peut-être l'origine de son silence", poursuit le spécialiste. "Va-t-il repasser à l'acte ? Va-t-il cette fois-ci, sachant que la pression est forte, franchir un cap, se mettre à tuer ? Ça fait partie des hypothèses, d'où l'intérêt de l'arrêter le plus vite possible", conclut Jean-Pierre Bouchard.

>> POUR RAPPEL : l’appel à témoins. Les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne recherchent "un homme de type européen âgé de 35 à 45 ans, d'une taille d'1m70 à 1m80 aux cheveux poivre et sel avec, s'il en est toujours porteur, une barbe de deux ou trois jours", susceptible d'avoir porté une "veste trois-quarts kaki", "un pull vert et une doudoune portée sans manches", ainsi que des basket vertes à semelles blanches. Un numéro vert - 0800 00 27 08 - et une adresse mail - pppj-appelatemoins@interieur.gouv.fr - ont été mis en place.

6h15 : ZOOM - La police technique et scientifique à l’œuvre. Les douilles et les balles recueillies au sol dans le hall de Libération ont été envoyées au laboratoire de la police technique et scientifique. Les enquêteurs espèrent y retrouver des empreintes, digitales ou ADN. Mais s'il y a des traces, il faut impérativement que le suspect ait déjà été fiché pour que la police puisse l'identifier. La voiture de l'homme brièvement pris en otage, lundi midi, entre La Défense et les Champs-Elysées, est également passée au peigne fin. Enfin, les images de caméras de vidéosurveillance des rues de Paris mais aussi du métro sont également visionnées pour tenter de voir d'où venait le suspect et dans quelle direction il est parti.

tireur fou suspect photo appel à temoin sur le quai du tramway

© POLICE JUDICIAIRE

6h10 : ZOOM - Aucun témoignage intéressant. Malgré les centaines d'appels reçus après la diffusion d'un appel à témoins et de photos du suspect lundi après-midi, les enquêteurs ne disposent toujours d'aucune information intéressante. Ils espèrent qu'un proche du tireur le reconnaisse et se manifeste.

6h00 : PRESSE - Libération répond au tireur. Au lendemain de la grave blessure par balle de l'un de ses assistants photographes, le quotidien Libération répond mardi pour une Une sobre. "Il a sorti un fusil et a tiré, deux fois", le témoignage de G. l'un des employés du journal qui a été témoin de la scène. Sans photo.