Suicide à l'école : quel est le profil du forcené ?

Un homme d'une cinquantaine d'années s'est suicidé dans le hall d'une école primaire, jeudi matin à Paris.
Un homme d'une cinquantaine d'années s'est suicidé dans le hall d'une école primaire, jeudi matin à Paris. © Capture GOOGLE MAP
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et Alain Acco , modifié à
PORTRAIT - L'homme avait notamment été condamné pour violences envers sa femme et ses enfants.

Quelques heures après le drame qui a vu un homme se suicider au fusil de chasse dans l'enceinte d'une école maternelle parisienne devant plusieurs jeunes élèves, écoliers et parents accusent encore le choc. Qui est cet individu ? Quelles étaient ces motivations ? L'enquête a débuté et les premiers détails sur son profil commencent à filtrer.

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Violent avec sa femme et ses enfants. Né en 1962, l'individu qui aurait eu 51 ans en novembre prochain était connu pour des faits de violences sur sa femme et ses enfants, un garçon et une fille aujourd'hui âgés d'une vingtaine d'années. C'est son épouse qui a porté plainte contre lui pour violences conjugales en 2009 lorsque leurs deux enfants ont eu 18 ans. Le père de famille, décrit par ses voisins comme un homme affable et souriant, maltraitait son épouse, frappait ses enfants, menaçait de les tuer... Il menaçait, aussi, déjà, de se suicider. Après la plainte, il avait écopé d'une peine de prison avec sursis. Le couple avait aussi divorcé.

Un exil en Bretagne. Après son divorce et son procès, mortifié par la peine de prison avec sursis inscrite à son casier judiciaire, il était reparti vivre en Bretagne, dans un village du Finistère, à Plozevet. Le mois dernier, l'un de ses meilleurs amis s'est suicidé. Après l'enterrement de ce dernier, il a fermé sa maison... et s'est volatilisé. Sa femme et ses enfants, eux, n'avaient plus de contact avec lui depuis deux ans... jusqu'à ce jeudi. Très choqués, les deux enfants de l'homme ont demandé à bénéficier d'un soutien psychologique.

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Extérieur à l'établissement… Le ministre de l'Education l'a confirmé : l'homme était extérieur à l'établissement. Il ne s'agissait donc ni d'un parent, ni d'un enseignant, ni d'un membre du personnel de l'établissement.

… mais il rêvait d'y scolariser ses enfants. D'après les informations d'Europe1, l'individu connaissait l'école : dans le passé, il avait, en effet, longtemps habité rue Saint Dominique, non loin de l'établissement. Son ex-épouse était, par ailleurs, directrice de la maison de retraite voisine et son logement de fonction donnait sur le préau. D'après son ex-femme, c'est dans cette école - la plus prestigieuse du quartier pour lui - qu'il rêvait de scolariser ses enfants à l'époque. Mais ils ne travaillaient pas assez bien, à ses yeux, pour y être acceptés. Est-ce cet épisode qui l'a conduit à se suicider dans l'enceinte de cet établissement privé catholique sous contrat avec l'Etat jeudi ? C'est ce que doit confirmer l'enquête.

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Un "déséquilibré" ? C'est ce qu'a laissé entendre Vincent Peillon sur les lieux du drame. Certains détails semblent en effet attester d'une personnalité troublée. Selon Europe1, l'homme a jeté des copies de coupures de presse avant son geste fatal. Il s'agirait d'articles concernant l'affaire Cahuzac, le magistrat Éric de Montgolfier et encore des nominations de juges. D'après les enquêteurs, cependant, aucun antécédent psychiatrique le concernant n'a, à ce stade, été recensé.