Elle avait été découverte au pied d'une falaise de Saint-Malo, Ille-et-Vilaine, le 28 février. Le parquet de Saint-Malo a annoncé vendredi l'ouverture d'une information judiciaire contre X pour "viol et homicide volontaire" après la mort de Céline, une adolescente de 16 ans. Il s'agit du cadre juridique le plus large possible car aucune piste n'est privilégiée dans l'immédiat. Cette "affaire nous laisse dans l’incertitude", a confié le procureur de la République Alexandre de Bosschère au micro d'Europe 1.
Car "ces chefs de prévention ne signifient en aucun cas que l'enquête permet de conclure aujourd'hui à l'existence de ces infractions", a tenu à souligner le procureur de la République dans un communiqué. Selon des témoignages recueillis après appel à témoins, la jeune fille a été "vue seule à l'intérieur du parc des Corbières en début de soirée le lundi 27 février, apparemment en bonne santé, à proximité de la falaise au pied de laquelle son corps a été découvert", a-t-il précisé.
Des investigations médico-légales ont confirmé "la présence sur le corps de l'adolescente des traces d'un acte récent de nature sexuelle", mais n'ont pas révélé "de traces de coups ou de lutte". "Aucune hypothèse sur leur origine et les circonstances de leur survenue n'est écartée", a insisté le procureur.
De nombreuses questions en suspens
Les premiers éléments de l'enquête ont permis de déterminer que l'adolescente avait fugué de son internat à Rennes et s'était rendue seule en stop à Saint-Malo. Reste à déterminer pourquoi. "L'enquête ne permet pas encore d'établir les raisons pour lesquelles cette adolescente s'est rendue à Saint-Malo le lundi 27 février", a indiqué Alexandre de Bosschère.
Impossible également de savoir pourquoi elle est passée par le parc des Corbières, un lieu isolé et malfamé tard dans la soirée. Dernier élément troublant : le sac de Céline a été découvert dans une poubelle, à proximité immédiate du lieu de sa chute.
Le procureur a donc réitéré son appel à témoins, notamment à l'attention de personnes qui auraient pu prendre la jeune fille en stop, "aucun des conducteurs concernés n'ayant pris contact avec les enquêteurs". "L'audition de toute personne ayant pu s'entretenir avec cette jeune fille entre Rennes et Saint-Malo serait particulièrement utile à l'enquête", a-t-il conclu.