Prof d'EPS à Rennes condamné : les parents stupéfaits

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Pierre-Baptiste Vanzini avec , modifié à
L'homme a été récemment mis en examen pour une agression sexuelle sur mineur dans un contexte familial. Il avait déjà été condamné en 2006.

Encore une fois, l'Education nationale n'était pas au courant. Une semaine après l'arrestation du directeur de l'école primaire de Villefontaine, soupçonné de viols sur ses élèves, un professeur d'éducation physique a été suspendu mardi par le rectorat de Rennes. Il était toujours en fonction malgré une condamnation en 2006 pour détention d'images à caractère pédopornographique. Mais, cette fois, il n'y a pas de soupçons d'agressions sur des élèves. Les parents d'élèves et le corps enseignant sont toutefois stupéfaits de découvrir le passé judiciaire du professeur, neuf ans après sa condamnation.

Une condamnation et une mise en examen récente. Tout a débuté par une dénonciation anonyme. Un inconnu a fait parvenir tout le dossier judiciaire de ce professeur d'EPS, contenu dans une grosse enveloppe, à une fédération de parents d'élèves à Paris, selon les informations d'Europe 1. A Rennes, outre sa condamnation passée, le professeur d'EPS concerné fait également "l'objet d'une mise en examen, actuellement en cours, pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans, dans un contexte familial".

La justice n'avait pas averti l'Education nationale. L’enseignant, qui se trouvait encore officiellement en poste mardi matin, a été immédiatement suspendu avant une probable révocation. Le rectorat de Rennes ne savait absolument rien de sa condamnation de 2006, selon l'inspecteur d'académie de Rennes. La justice n'avait pas averti les services de l’Éducation nationale, alors qu'il existe une circulaire de 1957, qui oblige les procureurs à signaler à l'administration toute condamnation d'un agent public.

"Il faut toujours être vigilant". Les révélations sur le passé judiciaire de cet enseignant a donc suscité la stupéfaction des autres professeurs de l'établissement, et notamment de sa collègue Angélique, qui travaillait déjà avec lui en 2006, l'année de sa condamnation. Elle sait que, dans son métier de professeur de sport, il n'y a pas de place pour l'ambigüité. "Quand on est enseignant d'EPS, il faut toujours être vigilent sur la façon dont on parle aux élèves, la posture que l'on a face aux élèves, les gestes que l'on a par rapport aux élèves. C'est toute l'ambigüité de notre métier. Je suis très vigilante à ce niveau-là", commente-t-elle au micro d'Europe 1.

"Il aurait dû ne plus exercer". Les parents d'élèves estiment, eux, que durant toutes ces années leurs enfants étaient en danger. "Ça met les enfants en danger, ça met les jeunes en danger. Il faut prendre des mesures tout de suite. De toute façon, il aurait dû ne plus exercer", estime une mère de famille. "Il ne faut surtout pas jouer avec la vie des enfants, parce que si un enfant rencontre ce genre de personne et qu'il se fait abuser, ça marque toute une vie. Tout ça pour protéger une personne qui n'a pas sa place au milieu des enfants", déplore le père d'un élève scolarisé dans l'établissement rennais.

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