"Pas de preuve, pas de plainte"

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Marion Sauveur avec Nathalie Chevance , modifié à
"Les violences psychologiques sont très difficiles à prouver", témoigne Sylvie sur Europe 1.

"Lorsque j’ai été menacée par un fusil chargé, j’ai décidé de partir", raconte Sylvie. Cela faisait une dizaine d’années qu’elle subissait chaque jour les violences morales de son mari, un notable du village. Malgré les menaces, les insultes, les humiliations au jour le jour, elle ne se sentait pas capable de divorcer.

"Lorsque je suis allée au commissariat de police pour porter plainte, on a refusé de prendre ma plainte, parce que je n’avais pas de preuve. Je n’ai pas de bleus, pas de coups, je n’ai rien", explique-t-elle.

"Les violences psychologiques sont très difficiles à prouver", assure Sylvie :

"Quelqu’un qui quitte à toutes jambes son domicile, en abandonnant tout, a peut-être des raisons pour se sauver comme ça", estime Sylvie. Depuis deux ans, la jeune femme tente de rassembler des preuves de ces violences psychologiques.

Un projet de loi

157 femmes ont trouvé la mort l'an dernier sous les coups de leur conjoint. C’est pour lutter contre les violences conjugales qu’un projet de loi est présenté jeudi par Nadine Morano à l’Assemblée nationale. Parmi les mesures proposées : un bracelet électronique GPS ou encore la création d'un "délit de violence psychologique".