PIP : Jean-Claude Mas est en prison

Jean-Claude Mas avait été interpellé le 26 janvier au domicile de sa compagne à Six-Fours-les-Plages dans le Var.
Jean-Claude Mas avait été interpellé le 26 janvier au domicile de sa compagne à Six-Fours-les-Plages dans le Var. © MAXPPP
  • Copié
avec agences , modifié à
A cause d'un défaut de paiement de sa caution, le fondateur de PIP a été incarcéré aux Baumettes.

Jean-Claude Mas a passé la nuit de mardi à mercredi à la prison des Baumettes de Marseille. Le fondateur de la société de fabrication de prothèses PIP, mis en examen pour "blessures involontaires", n'avait pas versé la caution d'un montant de 100.000 euros à laquelle il était soumis lorsqu'il a été placé sous contrôle judiciaire, affirme Var Matin. Il a été incarcéré.

Jean-Claude Mas avait été interpellé le 26 janvier au domicile de sa compagne à Six-Fours-les-Plages dans le Var. Entendu sous le statut de témoin assisté, il avait été mis en examen pour "blessures involontaires" puis remis en liberté.

Interdiction de quitter le pays

Mais lors de son placement sous contrôle judiciaire, fin janvier, par la juge Annaïck Le Goff, la magistrate marseillaise chargée du dossier, il lui avait été demandé le versement d'une caution de 100.000 euros, avec interdiction de quitter le pays et de fabriquer des produits de santé. En raison de ce défaut de paiement, cette juge aurait demandé mardi son incarcération.

Jean-Claude Mas est soupçonné d'avoir commercialisé des prothèses défaillantes composées de gel silicone frauduleux destiné à un usage industriel et non pas médical. Près de 30.000 femmes en France sont porteuses de ces prothèses retirées de la vente en 2010 en raison de rupture fréquente. Le fondateur de PIP, dont l'entreprise est en faillite depuis 2010, a admis avoir produit un gel de silicone non homologué mais a réfuté tout danger.

En conflit avec l'autre dirigeant

Depuis quelques mois, Claude Couty, l'autre principal dirigeant de la société mis en examen fin janvier et Jean-Claude Mas se renvoient mutuellement la responsabilité dans cette affaire, comme le rapporte le Journal du Dimanche. Lors des auditions, Jean-Claude Mas affirme qu’à compter de 2005, il n’était plus que président du conseil de surveillance de l’entreprise, "sans aucun rôle exécutif", après avoir été "limogé". Une version qui a laissé la juge sceptique.

Claude Couty affirme de son côté que le rôle de Jean-Claude Mas au sein de la société n’a pas changé à partir de 2005. "C’est lui qui fixait les tarifs, qui intervenait au plan de la production", a-t-il expliqué à la juge, assurant que le fondateur de PIP maîtrisait tout, sauf la comptabilité.

Une procédure pour "tromperie aggravée"

Fin février, ce sont également trois cadres de l'entreprise (liquidée en 2010) qui se sont vus signifier leur mise en examen pour blessures involontaires avec manquement à une obligation de prudence et de sécurité et leur placement sous statut de témoin assisté pour homicides involontaires.

Un autre volet judiciaire du scandale PIP - une procédure pour "tromperie aggravée" - devrait donner lieu à un premier procès fin 2012 ou en janvier 2013 à Marseille. Plus de 2.500 porteuses d'implants ont déposé plainte dans cette procédure.