Meurtre au centre éducatif : un des jeunes a vu l'agresseur

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avec AFP , modifié à
L’ENQUÊTE - Un des pensionnaires dit avoir été témoin de l'agression. Une autopsie doit avoir lieu cette semaine.

Qui a tué le veilleur de nuit ? Le mystère reste entier, depuis le meurtre commis dans la nuit de vendredi à samedi dans un centre éducatif de formation professionnelle (CEFP) de la Haute-Vienne. Les sept pensionnaires, interrogés par les enquêteurs, ont vu leur garde à vue levée dès samedi soir. L'un des jeunes affirme avoir vu un homme agresser la victime. Europe1.fr fait le point sur l'enquête.

Qui est la victime ? Francis Montmaud, marié et sans enfant, était "un homme gentil et qui inspirait la confiance", selon le maire de Magnac-Laval, la commune où est situé le CEFP. Le veilleur de nuit, âgé de 60 ans, était employé depuis 2001 par l'association qui gère ce centre. "Je pense qu'il représentait un repère pour ces jeunes aux parcours familiaux souvent douloureux", a poursuivi l'édile.

Le veilleur de nuit a été tué à coups de couteau, dans la nuit de vendredi à samedi. Il a été trouvé dans une mare de sang, au pied d'un escalier, atteint "une douzaine de fois essentiellement sur le côté gauche du thorax, et blessé une fois au niveau de la carotide", a précisé le parquet. Le meurtre a semble-t-il été d'une grande violence : "C'est un carnage, une vraie boucherie, il y du sang absolument partout", a confié une source proche de l'enquête.

Les jeunes sont-ils soupçonnés ? Les sept adolescents, âgés de 13 à 16 ans, accueillis dans ce centre, ont été brièvement placés en garde à vue et interrogés par les enquêteurs. Ils ont été libérés dès samedi soir, sans aucune charge contre eux. "Aucun d'eux n'est lié à cet homicide", a assuré une source proche de l'enquête. "Ce sont des jeunes en grande difficulté, retirés à leur famille et rencontrant des problèmes familiaux, sociaux ou éducatifs, mais il ne s'agit pas de délinquants", a insisté le parquet. "Ils ont de 13 à 16 ans et ont vécu cette affaire de l'intérieur et ils sont pour certains évidemment très choqués", a souligné le procureur.

Un crime de rôdeur ? Pour les gendarmes, "soit l'agresseur était à l'intérieur, soit on l'a fait entrer". Un des jeunes pensionnaires a donné l'alerte vers 23h30 après avoir entendu des cris. Il dit avoir "vu un individu agresser physiquement le veilleur de nuit". Il a alors ordonné à ses camarades de se barricader et a déclenché l'alarme incendie avec un papier enflammé. Selon son témoignage, rapporté par le directeur du centre, l'agresseur est "un monsieur en t-shirt, armé" qu'il n'aurait pu voir distinctement et qu'il ne connaissait pas".

"Je souhaite vivement que la gendarmerie trouve la trace du tueur rapidement. Car si ça n'est pas l'un [des jeunes] alors on peut imaginer qu'il y a un rôdeur. Cela n'a rien de rassurant car un tel acharnement, un homme tué de douze coups de couteau, cela dénote une grande violence", s'inquiète le maire de la commune.

Où en est l'enquête ? L'arme du crime n'a pas encore été retrouvée. Une autopsie doit être menée en début de semaine pour déterminer si "une ou plusieurs armes" ont été utilisées. 70 gendarmes et un hélicoptère ont été déployés dans la zone pour tenter de localiser l'agresseur. Le parquet doit ouvrir une information judiciaire dans les prochains jours.