Marseille : le marginal arrêté, "principal suspect"

C'est en plein centre-ville de Marseille que Jérémie, 22 ans, a été agressé.
C'est en plein centre-ville de Marseille que Jérémie, 22 ans, a été agressé. © MAXPPP
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A. Wemaere avec AFP , modifié à
L'étudiant, poignardé à la gorge vendredi dans le centre de Marseille, est mort dimanche.

L'info. Jérémie, un étudiant de 22 ans, poignardé vendredi soir dans le centre-ville de Marseille a succombé à ses blessures dimanche en fin de matinée à l'hôpital Nord où il avait été admis dans un état grave après l'agression.

"Un coup de couteau à la gorge". Jérémie, étudiant à l'école de management Euromed et originaire des Vosges, avait perdu beaucoup de sang vendredi soir après avoir été poignardé boulevard d'Athènes. Dimanche en fin de matinée, "son cerveau ne fonctionnait plus" et il a été déclaré décédé, a précisé le procureur-adjoint de la République de Marseille, Jean-Jacques Fagni.

Que s'est-il passé ? Vendredi soir, après avoir passé la soirée chez des amis, le jeune homme de 22 ans décide d'aller chercher une amie à la gare Saint-Charles. Il n'y arrivera jamais. Sur le chemin, boulevard d'Athènes, le jeune homme est agressé. Il sera retrouvé vers 23h30, baignant dans son sang. Après son agression, Jérémie avait pu dire "quelques mots à des riverains venus lui porter secours et décliner son identité" avant d'être transporté à l'hôpital, selon une source policière. 

Le meurtrier présumé interpellé. Le meurtrier présumé a été arrêté samedi soir, a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. "Manifestement et gravement déséquilibré, l'auteur présumé fera l'objet de soins psychiatriques sans consentement", a ajouté le ministère dans un communiqué, et "il appartiendra également à la justice de statuer sur son sort". L'arrestation de ce marginal, qui s'est faite sans difficulté, a été rendue possible grâce aux recoupements faits entre l'enquête de voisinage effectuée par les enquêteurs et les images des caméras de vidéo-surveillance. "On ne voit pas la scène, on ne les voit jamais l'un en présence de l'autre", a toutefois précisé Jacques Fagni, procureur-adjoint de la République de Marseille.

Qui est le suspect ? Connu des services de police pour vols et violences, souffrant de troubles psychiatriques, il a un "profil qui pourrait correspondre à un auteur potentiel des faits", selon le procureur-adjoint de la République de Marseille qui a précisé que l'état "très délirant" de ce SDF n'était pas compatible avec une garde à vue. Après avoir été examiné par un expert-psychiatre, l'homme, né dans la Drôme et âgé de 41 ans, a été interné. Le marginal était "présent sur les lieux, il est le principal suspect" mais il est "très prématuré de dire que c'est le mis en cause", a précisé le parquet dimanche. Aucun témoin direct n'a assisté aux faits. 

Que sait-on de la victime ? Originaire des Forges, une commune d'environ 1.800 habitants située en périphérie d'Épinal, Jérémie Labrousse, né en 1991, était le plus jeune d'une fratrie de trois enfants. Il a connu un parcours scolaire brillant, selon l'un de ses anciens instituteurs. Selon le maire des Forges, ses parents ont rapidement quitté la commune pour se rendre à son chevet à Marseille, dès qu'ils ont été prévenus de l'agression.

La piste du vol finalement secondaire. Dans un premier temps, les enquêteurs avaient envisagé que le vol du téléphone portable de la victime puisse être à l'origine de l'agression. Le téléphone du jeune homme n'avait, en effet, pas été retrouvé. Le Figaro indique dimanche que le téléphone a pu être volé ou récupéré après l'agression dans un second temps par une tierce personne. Son portable a été géolocalisé dans le nord de Marseille, avant d'être désactivé, a précisé Jean-Jacques Fagni, qui a émis l'hypothèse d'un "vol de portable d'opportunité", un tiers ayant pu découvrir le téléphone au sol après l'agression.

"Une affaire préoccupante". L'adjointe au maire (UMP) de Marseille en charge de la sécurité, Caroline Pozmentier, a déclaré qu'il s'agissait d'une "affaire préoccupante qui (posait) de nombreuses questions sur la sécurité dans le centre-ville". Un rassemblement silencieux devant le snack "le Français", où a été retrouvé Jérémie baignant dans son sang, est prévu, a annoncé sur Twitter le député-maire (PS) du secteur, Patrick Mennucci.

Valls appelle à éviter "les polémiques déplacées". Le ministre de l’Intérieur qui a adressé "ses pensées émues" dimanche "à la mémoire de la victime et à sa famille" a, par ailleurs, appelé "l’ensemble des responsables publics à la retenue afin d’éviter les surenchères et polémiques déplacées". Depuis samedi, les réactions de politiques se sont multipliées sur fond de campagne des élections municipales à Marseille.

Un appel à témoins. La police a lancé un appel à témoins, a annoncé lors de la conférence de presse la directrice-adjointe de la Sécurité publique des Bouches-du-Rhône, Martine Coudert.