Les "filles Distilbène" obtiennent réparation

Le Distilbène est interdit à la commercialisation en France depuis 1977
Le Distilbène est interdit à la commercialisation en France depuis 1977 © MAXPPP
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avec agences , modifié à
SANTE - Le laboratoire inventeur du médicament à l‘origine des problèmes génitaux de nombreuses personnes a été jugé responsable.

L’info. Le laboratoire UCB Pharma a été jugé responsable des problèmes de santé de deux femmes par le tribunal de Nanterre. Surnommées les "filles Distilbène", Sylvie Le Cossec et Barbara Régent ont obtenues gain de cause. Pour la première, le tribunal a reconnu la responsabilité du laboratoire dans les dommages que lui a infligé le Distilbène (ablation de l’utérus et grossesses pathologiques). UCB Pharma a été condamné à verser 109.000 euros de dommages et intérêts à cette mère de famille dont le fils, Julien, est polyhandicapé. Il souffre de lésions neurologiques et de problèmes moteurs. Une expertise supplémentaire a été ordonnée pour déterminer si le médicament est aussi à l’origine de ces pathologies. "On ne pouvait pas avoir meilleure décision. C'est une satisfaction que son combat soit reconnu", a déclaré Me Martine Verdier, conseil de la famille Le Cossec.

Préjudice moral. Barbara Régent, elle, a obtenu la reconnaissance du préjudice moral subi. UCB Pharma est condamné à lui verser 10.000 euros pour les problèmes de stérilité rencontrés par la plaignante. Le laboratoire a quand à lui accueilli "avec sérénité la décision du tribunal de Nanterre concernant la famille Le Cossec. Cette décision reconnait le parcours et les souffrances de cette famille. Nous sommes profondément touchés par les épreuves endurées par toutes les familles concernées, et une juste indemnisation est pour nous une priorité dans ces affaires". 

Un feuilleton judiciaire. Les démêlés du laboratoire avec la justice ne datent pas d’hier. Le Distiblène, médicament censé prévenir les accouchements prématurés, est interdit en France depuis 1977. Il avait provoqué chez les enfants des femmes traitées des malformations et des anomalies génitales (plus de 160.000 personnes selon le collectif de défense des victimes). Plusieurs procès s’étaient déjà tenus (en 1991, 2005,2006 et 2012) pour déterminer si oui ou non le laboratoire pouvait être tenu responsable des conséquences. Aujourd’hui, les scientifiques s’interrogent sur les possibles conséquences sur la nouvelle génération. 

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