Le désespoir de trois salariés marseillais

Privés de salaire jusqu'en 2014, des salariés marseillais se disent désespérés.
Privés de salaire jusqu'en 2014, des salariés marseillais se disent désespérés.
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et Nathalie Chevance , modifié à
- Privés de salaire jusqu'en 2014, ils menacent de "s'immoler par le feu".

Cela fait un an qu'ils ne sont plus payés par leur entreprise, en difficultés depuis 2011 et liquidée cette année. Mais ils ne peuvent touchent ni d'allocations chômage ni le RSA non plus, car ils n'ont aucun document prouvant leur licenciement ou l'arrêt de l'activité de leur employeur. Trois anciens employés d'une société de sécurité de Marseille sont donc obligés d'attendre que leur dossier soit tranché par les prud'hommes. Ils se disent désespérés. L'un d'eux a tenté de se suicider mardi. Franck, l'un de ses collègues, assure sur Europe 1 être prêt à aller lui aussi très loin.

"On va être obligés de s'immoler par le feu"

"Si ça continue, on va être obligés de s'immoler par le feu. On n'a pas de solution. Si pour se faire entendre, on est obligés de faire des actions qui nous coûteront la vie, on le fera", prévient Franck. L'ancien employeur de cet agent de sécurité lui doit 25.000 euros.

"Si on est obligés de faire des actions qui nous coûteront la vie, on le fera" :

"Les fêtes de Noël arrivent et on ne vit plus. On est en train de mourir", alerte encore Franck. "Quand l'huissier frappe à la porte et réclame 3 ou 4.000 euros, on ne va pas lui dire d'attendre jusqu'en 2014", ajoute-t-il.

"Le problème vient du ministère, de Paris"

"Ils nous prennent à la gorge. Qu'est-ce qu'on doit faire ? Merde !", s'emporte l'ancien agent de sécurité. "Nous, on en veut pas spécialement aux prud'hommes de Marseille. Ces personnes-là sont prises à la gorge. Le problème ne vient pas de là. Ça vient du ministère, de Paris. Le gouvernement est en train de nous tuer", dénonce Franck.

L'Etat français est régulièrement condamné pour des délais excessivement longs dans les procédures devant les conseils de prud'hommes. En avril, il avait été condamné par le tribunal de grande instance de Paris à des dommages et intérêts de 1.000 à 7.000 euros, certains requérants ayant dû attendre jusqu'à trois ans pour voir leur dossier jugé.