Le député Jean-Sébastien Vialatte condamné pour un tweet raciste

Jean Sebastien Vialatte, député UMP du Var, en 2013.
Jean Sebastien Vialatte, député UMP du Var, en 2013. © MaxPPP
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avec AFP
JUSTICE - Après des violences en marges des célébrations du titre de champion de France du PSG, le député UMP avait tweeté: "Les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves". 

L'info. Le député UMP du Var Jean-Sébastien Vialatte a été condamné vendredi à 2.000 euros d'amende et 4.000 euros de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Paris pour un tweet qui s'en était pris aux "descendants d'esclaves". En mai 2013, réagissant aux violences intervenues à l'occasion de la célébration du titre de champion de France de football du PSG, M. Vialatte avait tweeté: "Les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves. Mais ils ont des excuses. Taubira va leur donner une compensation." Deux jours plus tôt, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, avait estimé publiquement que la question de l'accès des terres aux descendants d'esclaves en outremer devait être posée.

Les deux associations constituées partie civile, Collectifdom et Alliance noire citoyenne (ANC), réclamaient à M. Vialatte 10.000 euros de dommages et intérêts. Elles ont obtenu 2.000 euros chacune. Le parquet avait lui demandé que soit prononcée une peine d'amende. Le tribunal a considéré que les propos de M. Vialatte visaient "l'ensemble de la communauté noire" et "ne pouvaient être légitimés par le "débat libre d'opinion, d'idée"", selon le jugement consulté par l'AFP.

"Repentance assumée par le prévenu". Pour les juges parisiens, cette "stigmatisation avait pour but (...) de susciter un double sentiment de rejet", celui des casseurs et aussi de personnes qui auraient été excusées au lieu d'être sanctionnées. Pour se déterminer, le tribunal indique avoir tenu compte "de la repentance assumée par le prévenu et des démarches effectuées en partenariat avec les associations ayant retiré leur plainte, dont il n'y a pas lieu de douter de leur sincérité". 

Dès le lendemain de l'envoi du tweet, M. Vialatte avait ainsi présenté des excuses publiques, puis pris trois engagements vis-à-vis de la fondation du mémorial de la traite des Noirs (FMTN), lesquels ont été respectés.Il avait notamment organisé un colloque à l'Assemblée nationale, ainsi que des rencontres avec des collégiens et des lycéens de la commune dont il est le maire, Six-Fours-les-Plages.