Le "dentiste de l'horreur" bientôt extradé vers la France

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avec AFP , modifié à
Ce Néerlandais est soupçonné d'avoir mutilé des dizaines de patients quand il exerçait dans la Nièvre, en France.

Le "dentiste de l'horreur" sera bien jugé en France. La justice néerlandaise a donné vendredi son feu vert à son extradition. Ce Néerlandais est soupçonné d'avoir mutilé des dizaines de patients quand il exerçait dans le centre du pays. Également surnommé par les médias le "dentiste boucher", Mark van Nierop, 50 ans, est soupçonné de "maltraitances, d'escroquerie et de fraude".

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Très attendu dans ce désert médical. A Château-Chinon, Mark Van Nierop était attendu comme le messie. Pour pallier l'absence de dentiste dans le village, des chasseurs de tête néerlandais avaient soumis la candidature du dentiste au Conseil général du Cher. En novembre 2008, dans l'enthousiasme collectif, Mark Van Nierop ouvre alors son cabinet.

Environ 3.000 patients victimes du dentiste. Cinq ans plus tard, c'est la désillusion. 2.800 patients ont été recensés par la Sécurité Sociale comme étant victimes des négligences du médecin. Un chiffre auquel s'ajoutent les clients payés de la main à la main et les détenus de la prison de Nevers, pris en charge par Mark Van Nierop.

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"Il m'a ravagé".Tous ont gardé des séquelles de leur passage dans le cabinet du dentiste. Abcès récurrents, début de septicémie, implants mal posés qui percent la mâchoire, dents saines arrachées, outils cassés dans les gencives parfois cousues avec la joue.

Christelle Jacquet, s'était rendue en 2010 dans le cabinet de Mark van Nierop pour une visite de contrôle. "Il m'a abîmé neuf dents saines et j'en ai perdu trois", raconte cette mère de famille. Les soins sont suivis d'infections à répétition qui entraînent une "paralysie faciale à vie" et des dégâts sur sa gencive, qui mettent "l'os à vif", assure-t-elle. "Au niveau dentaire, il m'a détruite, il m'a ravagée", dénonce la quadragénaire.

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Un long combat judiciaire contre lui. Après de nombreuses plaintes de patients mutilés, regroupés en collectif, une enquête a été ouverte en mai 2013 pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", "escroquerie", ou encore "faux et usage de faux". Sauf que, quelques mois plus tard, en novembre 2013, le dentiste, placé sous contrôle judiciaire, a pris la fuite. Un mandat d'arrêt international a été délivré le 26 décembre 2013, par deux juges d'instructions du tribunal de Bourges.

Un procès d'ici un an ? L'homme s'est toujours opposé à son extradition, assurant souffrir de "problèmes psychologiques" dont des "problématiques d'identité sexuelle et tendances suicidaires", nécessitant un traitement particulier disponible, selon lui, uniquement aux Pays-Bas. Une place assurée dans une institution psychiatrique a été posée par le juge comme condition à l'extradition.

Pour Nicole Martin, la présidente du collectif qui assure regrouper une centaine de victimes, c'est une "excellente nouvelle". "C'était mon désir le plus vif", a-t-elle déclaré. Nicole Martin espère, elle, un procès "d'ici un an".