La science peut-elle aider cette enquête ?

Les corps de quatre nouveau-nés avaient découverts dans un bois à Galfingue, en Alsace.
Les corps de quatre nouveau-nés avaient découverts dans un bois à Galfingue, en Alsace. © MAXPPP
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Quatre bébés morts avaient été découverts en forêt. Un avocat veut rouvrir le dossier.

L'info. Me Thierry Moser a eu gain de cause une fois dans l'affaire Grégory et il espère bien obtenir le même résultat dans ce dossier moins célèbre mais tout aussi mystérieux. Dix ans après la découverte des corps de quatre nouveau-nés dans un bois en Alsace, l'avocat, qui défend une association de protection de l'enfance, demande la réouverture de l'enquête, close en 2009 faute de preuves, rapporte Les Dernières Nouvelles d'Alsace. Selon lui, les progrès de la science sont une raison valable et suffisante pour justifier cette décision.

L'affaire. Le 21 octobre 2003, un promeneur découvre au pied d'une souche dans un bois à Galfingue, en Alsace, trois sacs poubelles contenant les corps de quatre nouveau-nés en état de décomposition. Sur l'un d'eux, le cordon ombilical avait été arraché. Deux autres portaient des traces de strangulation.

Une trentaine d'enquêteurs sont alors mobilisés dans une cellule spéciale baptisée "Infanticide 68". Ils effectuent des centaines de comparaisons ADN, n'écartent aucune piste - des sectes aux réseaux de prostitution - et poussent leurs investigations jusqu'en Allemagne et en Suisse. Malgré tout, les recherches restent vaines. En février 2009, le juge d'instruction chargé du dossier rend une ordonnance de non-lieu, fermant ainsi l'affaire.

Il y a un précédent. Mais en 2008, le même Me Moser avait obtenu que la justice rouvre l'enquête sur la mort de Grégory Villemin. L'avocat, qui défend la famille du "petit Grégory", avait alors plaidé que l'avancée de la science, depuis le meurtre du garçonnet en 1984, constituait en elle-même un fait nouveau. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon lui avait donné raison.

Les progrès de la science. Au moment de l'enquête sur les quatre nouveau-nés, la science n'avait pas permis de reconstituer l'ADN des parents des enfants. Dix ans plus tard, le Pr Christian Doutremepuich a mis au point une nouvelle technique qui permet d'exploiter des échantillons d'ADN beaucoup plus petits. Le profil ADN complet des parents pourrait être reconstitué afin d'être comparé à ceux contenus dans le fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg). "Ca mérite d'être tenté, on peut avoir des résultats", espère l'avocat.

L'espoir. Me Moser espère donc que la justice accèdera à sa demande une seconde fois. "Pourquoi ne pourrait-on pas transférer les arguments dans le dossiers de Galfingue ?", s'interroge l'avocat auprès d'Europe1.fr. D'ailleurs, Me Moser est plutôt optimiste : "je pense que le procureur fera droit à ma demande, j'en ai l'intuition", confie-t-il. Il espère une réponse "dans les quinze jours". Si le parquet se prononce favorablement, un juge d'instruction sera saisi et pourra ensuite ordonner de nouvelles expertises, détaille Me Moser.