La braqueuse voulait "se venger de l’Etat"

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avec AFP
A Metz, une commerçante est jugée avec fils, pour cinq braquages de banques entre 2006 et 2007.

 

Ensemble, ils ont braqué cinq agences bancaires en France et en Allemagne, entre 2006 et 2007. Une commerçante de 51 ans et son fils comparaissent, depuis lundi, devant la Cour d’assises de la Moselle pour vol à main armée.

 

Fabienne Levy, ancienne commerçante de Saint-Avold, est en effet accusée d’avoir dérobé, lors de ces braquages, près de 175.000 euros. Son fils, Jérémie, âgé de 21 ans, est, quant à lui, poursuivi pour complicité, suspecté d'avoir conduit sa mère sur les lieux des méfaits à trois reprises.

"Je n'ai jamais été violente"

 

Comment procédait Fabienne Levy ? Armée d'un "pistolet à poivre qui lançait des capsules lacrymogènes", elle arrivait avec perruque et lunettes noires dans les établissements bancaires. "Je n'ai jamais été violente, je leur disais ‘Bonjour’ en arrivant", a-t-elle précisé lors de la première audience.

 

Lors de son arrestation, elle avait justifié sa démarche par une "haine de la Justice", née après une incarcération en 2005 pour un vol de voiture au Luxembourg, dans lequel elle aurait été impliquée à cause de son compagnon de l'époque. "Elle se représentait la banque comme un système comparable à l'Etat, qui écrasait les plus démunis", ont ainsi noté les enquêteurs au cours de l'instruction, alors que son divorce et la faillite de son commerce avaient précipité sa ruine au début des années 2000.

"Se venger de la société"

 

Avant les débats, Fabienne Levy avait également déclaré à France Bleu Lorraine Nord qu'elle voulait "se venger de la société, se venger d'un système" et qu'elle ne "regrettait rien". "Quand j'étais commerçante, les banquiers me déroulaient le tapis rouge, avait-elle ajouté. Quand les difficultés sont apparues, ils m'ont traitée comme moins que rien".

 

Décrite comme intelligente, titulaire d'une licence de droit, l'accusée est surtout réputée être "fusionnelle" avec son fils, dont elle avait eu la garde après le divorce.

 

Les deux accusés comparaissent libres à leur procès qui doit se poursuivre jusqu'à mercredi. Jérémie, mineur lors des faits, encourt une peine de 10 ans de réclusion criminelle, alors que sa mère encourt le double.