L'arme du forcené tué était factice

Les CRS ont tiré sur le forcené, qui les menaçait de son arme.
Les CRS ont tiré sur le forcené, qui les menaçait de son arme. © Maxppp
  • Copié
avec Emilie Nora et Jean-Luc Boujon , modifié à
Croyant que son arme était réelle, des CRS ont tiré sur un jeune homme, près de Lyon.

La course-poursuite s'est soldée par un drame, mercredi après-midi dans le département du Rhône, à Saint-Laurent-de-Mure, avec la mort d'un jeune homme d'une vingtaine d'années qui a menacé les forces de l'ordre. Avec une arme qui s'est révélée factice.

A bord d’une Peugeot 107, côté passager, un homme d'une vingtaine d'années, brandit une arme, en la pointant en direction des automobilistes. Très vite repéré, le véhicule, qui roule à toute vitesse sur l’A7 en direction de Valence, est pris en chasse par les CRS, épaulés par un hélicoptère. La course-poursuite se prolonge jusque sur la nationale 6, à hauteur de Saint-Bonnet-de Mure, la commune voisine. Là, à contresens, le véhicule fou heurte deux voitures. Les occupants s'en sortent indemnes.

Un tir de légitime défense

Deux kilomètres plus loin, la 107 percute un fourgon de CRS qui faisait office de barrage. L’homme menace les forces de l’ordre avec son arme, qui paraît réelle. Les CRS ouvrent alors le feu, atteignant mortellement le forcené.

Ce dernier, atteint de troubles psychiatriques, n'était pas spécialement connu des services de police. La conductrice du véhicule, elle, a été contrôlée positif au cannabis. Les deux personnes étaient originaires de la région parisienne.

L'arme était factice

Le parquet de Lyon, a qui a été confié le dossier, a fait savoir jeudi que l'arme que brandissait le jeune homme était factice. "Ce n'était pas une arme réelle", a déclaré le procureur de la République de Lyon, Marc Désert, confirmant une hypothèse avancée par le quotidien régional Le Progrès.

Il pourrait s'agir d'une réplique d'arme, utilisée avec des billes en plastique dans le cadre d'activités sportives de plein air (type airsoft). Les armes factices, qui ressemblent aux originaux, sont en vente libre en France. Il faut toutefois être majeur pour pouvoir s'en procurer une.

"Cela ne change rien"

Le fait que l’arme soit factice ne change rien, estime Jean-Paul Borelly, du syndicat de police Alliance. "Que l’arme soit un pistolet d’alarme, un pistolet jouet, à billes ou réel, dans les faits cela ne change absolument rien. Les policiers, à partir du moment où ils interviennent dans des conditions difficiles, ne sont pas en mesure de juger si l’arme est factice ou pas", explique le syndicaliste sur Europe 1. "Donc les conditions de légitime défense semblent établies", poursuit-il.

"Aujourd’hui, on se rend compte que nombre de braquages sont commis avec des armes factices, donc c’est très facile de pouvoir dire 'ah, oui c’était un pistolet factice'. Mais si les balles avaient été réelles, s’il avait tiré sur mes collègues, à ce moment nous aurions encore une fois des victimes à dénombrer dans le rang des forces de l’ordre", estime le policier.