Kurdes tuées : un homme mis en examen

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avec Alain Acco et Pierre de Cossette , modifié à
Ce suspect est un jeune homme de 30 ans, qui se présente comme le chauffeur d'une des victimes.

L'info. Un homme, proche des trois militantes kurdes assassinées le 9 janvier à Paris, a été mis en examen lundi pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste. Le parquet a requis son placement en détention provisoire, a annoncé le procureur de la République, François Molins. "L'individu est susceptible d'être le ou l'un des auteurs des faits", a-t-il précisé. Les trois femmes kurdes avaient été tuées de plusieurs balles dans la tête dans le Centre d'information sur le Kurdistan, situé à deux pas de la gare du Nord, à Paris.

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Il connaissait l'une des victimes. Selon les informations d'Europe 1, le suspect en question, Omer Guney, est un Kurde né en Turquie en 1982 et résidant en Seine-Saint-Denis. Membre du PKK, il s'est présenté comme le chauffeur de l'une des victimes, Sakine Cansiz, 55 ans, considérée comme proche du chef emprisonné de la rébellion, Abdullah Öcalan. Comme accompagnateur, il l'aidait notamment à accomplir des formalités administratives en mairie ou en préfecture.

Des déclarations contradictoires... Déjà entendu il y a quelques jours, l'homme a été reconvoqué par les policiers, qui ont relevé des contradictions troublantes dans ses déclarations. Les policiers de la brigade criminelle et de la SDAT l'ont donc placé en garde à vue. Tout au long de cette garde à vue, le suspect a nié toute implication dans le triple assassinat sans toutefois fournir d'explications satisfaisantes sur son emploi du temps.

Le scénario du drame ? Les enquêteurs travaillent notamment sur un créneau horaire, entre 12h11 et 12h56, 45 minutes durant lequel le drame se serait noué. Ce jour-là, le suspect arrive en voiture avec l'une des victimes, il se gare dans un parking et les deux se rendent ensemble, à pied, au Centre d'information sur le Kurdistan. Peu après, l'homme ressort, cette fois seul, mais portant une sacoche à la main, ainsi qu'en attestent les images de vidéosurveillance. Le suspect fait alors un aller-retour jusqu'à sa voiture puis ressort une seconde fois du Centre d'information sur le Kurdistan. Il a cette fois un sac volumineux avec lui, et une capuche sur la tête.

Qu'en est-il des preuves matérielles ? Des résidus de poudre ont été retrouvés dans une sacoche découverte dans le véhicule du suspect. En revanche, l'arme du crime n'a pas pu être localisée. Autre élément à prendre en compte : une trace ADN retrouvée sur une douille ne colle pas avec son profil génétique. Enfin, les enquêteurs n'ont pas trouvé quel pourrait être le mobile de ce triple assassinat. D'où l'idée, réaffirmée par François Molins, qu'il pourrait y avoir plusieurs auteurs.