Jugé pour 500 excès de vitesse en 4 ans

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Europe1.fr (avec Pierre de Cossette) , modifié à
Il pensait avoir trouvé l’astuce pour échapper aux radars. Jugé vendredi, il a nié.

L’automobiliste pensait être plus malin que le système. Il roulait, semble-t-il, dans un cabriolet immatriculé au Luxembourg pour échapper à la peur du gendarme. Le stratagème de Yossef a été déjoué par un policier, ce qui l'a amené tout droit au tribunal de Juvisy-sur-Orge, dans l'Essonne, vendredi matin. Le Centre automatisé de constatation des infractions routières a comptabilisé 484 infractions routières commises par cette voiture immatriculée au Luxembourg.

Le jeune homme de 27 ans a ainsi comparu au tribunal de police pour 198 excès de vitesse commis en Ile-de-France entre le 22 janvier 2009 et le 11 février 2010, les autres infractions étant prescrites. Yossef a nié les accusations et être propriétaire de la voiture, reconnaissant seulement en être un conducteur. Il a assuré que "tout est coïncidence". Et ce, malgré les interrogations de la présidente de la tribunal, qui lui a fait remarquer que la voiture a été déposée à cinq reprises chez un garagiste, avec son numéro de téléphone. Il a été incapable d'expliquer pourquoi il laissait son numéro de téléphone personnel au garagiste chargé des révisions. Il n'a pas expliqué non plus le fait que son téléphone active les bornes autour des radars lorsqu'il était flashé. Hasard également, selon lui, le fait que sur la plaque d'immatriculation de la voiture apparaissent ses initiales, YG.

7.050 euros d'amende requis

Le ministère public a évoqué "le record de France, un triste record" du nombres d'infractions pour excès de vitesse. Il a requis 7.050 euros d'amende pour 11 excès de vitesse et trois téléphones portables utilisés au volant ainsi qu'une suspension du permis de conduire de trois ans. L'avocat de l'accusé, Me Jean-Baptiste Iosca, a plaidé la relaxe, estimant que l'on ne reconnaissait pas son client sur les photos. Sur autant d'infractions routières, "c'est pitoyable que l'on ne puisse acter que 11 excès de vitesse", a plaidé l'avocat.

Sur la majeure partie des photos, le ministère public s'en est remis à l'appréciation des juges, la voiture du prévenue ayant été photographiée par l'arrière ou alors le visage n'était pas visible. Le jugement sera rendu le 17 juillet.

Un policier à l'origine du procès

En temps normal, quand une voiture étrangère est flashée par un radar automatique, le PV part à la poubelle. Il n'y a aucun moyen de retrouver le conducteur. Sans le flair d’un policier, le chauffard serait probablement tranquille aujourd’hui. Le policier a mis son grain de sel au début de l'année. Il était intrigué par ce cabriolet photographié 500 fois en quatre ans, presque toujours dans le Sud-Est parisien. Pas de doute, pour cet agent, le conducteur habitait dans la région.

4 enquêteurs sur le coup

Quatre enquêteurs se sont mis alors à la recherche du fou du volant. Le Luxembourg, où la voiture a été louée, n'a pu les aider. Les fonctionnaires ont alors fait avec les moyens du bord. Ils ont trouvé trois garages où le cabriolet a été entretenu et s'aperçoivent aussi que la voiture a été arrêtée une fois, par une patrouille. Tout les amène alors vers Yossef, un jeune entrepreneur de 27 ans.