Jean-Michel Ribes victime des intégristes

Jean-Michel Ribes venait présenter cette semaine son spectacle, René l'énervé.
Jean-Michel Ribes venait présenter cette semaine son spectacle, René l'énervé. © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
A Nancy, deux catholiques traditionalistes ont jeté des excréments au visage du metteur en scène.

Les intégristes catholiques ont à nouveau frappé. Le directeur du Théâtre du Rond-Point à Paris, Jean-Michel Ribes a été agressé mardi soir à Nancy par deux hommes qui lui ont jeté des excréments au visage.

Le célèbre metteur en scène n'a pas été blessé mais est "particulièrement choqué", indique dans un communiqué l'Opéra national de Lorraine. Il venait présenter cette semaine son spectacle, René l'énervé.

Des tracts se réclamant de l'intégrisme catholique

Le célèbre metteur en scène français aurait été agressé mardi soir, à 20h30, devant l'Opéra, place Stanislas. "Deux jeunes hommes ont surgi, lui ont pris son chapeau et lui ont jeté une assiette remplie d'excréments et de tracts", a expliqué une porte-parole de l'institution lyrique lorraine. Les prospectus se réclamaient "de l'intégrisme catholique", a-t-elle précisé. Pour l'instant, les auteurs n'ont pu être interpellés.

"Ce sont des fascistes déguisés en curés : à force d'entendre des propos de Guéant, de Hortefeux, toujours plus à droite, ça banalise un discours d'extrême droite", a estimé l'auteur, qui dit ne pas avoir "peur face à ces attaques ridicules". "Dans René l'énervé, qui est une bouffonnerie, je ne condamne qu'une chose: la montée de l'extrême droite en France. Jugeant cette agression "lamentable", le metteur en scène craint qu'elle ne "remette en question la liberté d'expression, qu'elle ne conduise à une autocensure des auteurs".

Les auteurs n'ont pu être interpellés mais l'agression s'est déroulée sous une caméra de surveillance. Jean-Michel Ribes a déposé plainte mercredi après-midi pour violences.

Golgota picinic

Les mouvements intégristes catholiques ont, ces derniers mois, multiplié les actions pour faire barrage à certaines œuvres artistiques qu'ils jugent blasphématoires.

En décembre dernier, Jean-Michel Ribes avait déjà fait l'objet de menaces lors des représentations au Rond-Point du spectacle Golgota Picnic de Rodrigo Garcia. De nombreuses manifestations s'étaient déroulées devant le théâtre pour protester contre cette pièce jugée "cathophobe" par les intégristes.