Isabelle Prévost-Desprez, "juge à abattre"

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Café crimes revient mercredi sur le témoignage de cette magistrate, en charge des dossiers sensibles.

C’est un témoignage coup de poing. Dans son livre, Une juge à abattre, Isabelle Prévost-Desprez, présidente de la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Nanterre et ancienne juge d’instruction, revient sur les pressions qu’elle a eues à subir au cours de sa carrière.

Pendant plus de dix ans, au sein du pôle financier à Paris, la magistrate Isabelle Prévost-Desprez a eu à traiter d’affaires sensibles. De la Société générale à Khalifa en passant par l'Angolagate.

Philippe Courroye, sa bête noire

Dans son livre, la magistrate dénonce les pressions du parquet, dépendant du ministère de la Justice. "On m'a placée sous surveillance (...) Lors des audiences que je présidais, je voyais un membre du parquet s'installer dans la salle sans autre motif apparent que de venir écouter", écrit la juge, mettant directement en cause le procureur de la République, Philippe Courroye.

Plus généralement, la juge dénonce une "mise au pas de la justice" et une "défaite de la démocratie", notamment avec le projet de suppression du juge d'instruction. Une réforme annoncée avec grand fracas et qui semble aujourd’hui enterré du moins jusqu’en 2012.

Pour en savoir plus : Une Juge à abattre, Isabelle Prevost-Desprez et Jacques Follorou, Fayard, Paris, mai 2010.