Hassan Diab demande sa remise en liberté

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avec Alain Acco , modifié à
INTERVIEW E1 - Avocat du suspect numéro un de l'attentat de la rue Copernic, Me Stéphane Bonifassi, estime que son client pourrait tout à fait être placé sous contrôle judiciaire ou être assigné à résidence.

Le principal suspect de l'attentat de la rue Copernic demande à être remis en liberté. C’est l’un des plus vieux dossiers du juge antiterroriste Marc Trevidic : l'attentat de la rue Copernic, qui avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés, en 1980. L'homme suspecté d'être l'auteur de cet attentat, Hassan Diab, extradé en novembre dernier du Canada et actuellement en détention provisoire à Fleury Mérogis, demande à être remis en liberté. Une requête va être examinée vendredi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.

Une moto et des explosifs. Ce Libano-Canadien de 61 ans est accusé par la justice française d'avoir acheté une moto et déposé des explosifs dans les sacoches, puis de l'avoir abandonnée aux abords de la synagogue de la rue Copernic à Paris le 3 octobre 1980 en début de soirée.

En 2007, Hassan Diab, qui savait que les enquêteurs français étaient sur sa piste, avait clamé son innocence dans les médias. Il avait finalement été arrêté par la police canadienne à la demande de la France, mais laissé libre au Canada. En juin 2011, un tribunal canadien avait autorisé son extradition. Mais ce n'est finalement qu'en 2014 que Hassan Diab a été envoyé en France.

"Mon client ne s'enfuira pas". Depuis, il demande depuis sa remise en liberté. Son avocat, Me Stéphane Bonifassi, estime que son client pourrait tout à fait être placé sous contrôle judiciaire ou être assigné à résidence. Le conseil assure également que Hassan Diab, professeur de sociologie de 61 ans, père de deux jeunes enfants, ne prendra pas la fuite. "Lorsqu'il était poursuivi par la justice canadienne, on l'a laissé en liberté. Lorsque la justice canadienne lui a demandé de se constituer prisonnier pour éventuellement le transférer en France, il l'a fait. Mon client respecte les décisions de justice, il ne s'enfuira pas. Il n'a aucune raison de le faire, son passé le démontre amplement", estime Me Bonifassi au micro d'Europe 1.

"La justice n'a pas d'élément de preuve". D'autant que, selon lui, le dossier à charge français contre son client est "faible" et qu'il a toutes ses chances d'être acquitté. "La justice n'a pas d'élément de preuve. Ce qu'elle a, c'est des renseignements en provenance de services secrets étrangers. Qu'elle est la crédibilité de ces renseignements lorsque l'on ne sait pas qui est le dénonciateur ? Toute tentative de manipulation, voire de torture, a pu être mise en place. Le renseignement ne peut pas être accepté comme un élément de preuve dans un système démocratique. Le système canadien n'a pas accepté le renseignement, la justice française doit faire de même", estime Me Bonifassi.

De leur côté, les enquêteurs français expliquent leurs soupçons par des analyses graphologiques qui incrimineraient Hassan Diab. Elles portent sur une fiche d'hôtel remplie par un certain Alexander Panadriyu, qui s'est révélée être une fausse identité utilisée par Hassan Diab, selon la police française.

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