"Faïd pense déjà à sa prochaine évasion"

© Maxppp
  • Copié
, modifié à
L'AVIS DE - Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme, analyse l'arrestation du braqueur.

L'actu. Il a été surpris en plein sommeil. Redoine Faïd, en cavale depuis son évasion spectaculaire de la prison de Sequedin, dans le Nord, il y a six semaines, a été arrêté dans la nuit de mardi à mercredi en Seine-et-Marne. Frédéric Ploquin, journaliste à l'hebdomadaire Marianne et spécialiste du grand banditisme, a analysé l'arrestation du braqueur mercredi sur Europe 1.

Tendance à revenir dans "un lieu connu". Manuel Valls avait parlé d'une enquête internationale, Interpol était saisi de l'affaire. Finalement, Redoine Faïd a été retrouvé en Seine-et-Marne, à quelques kilomètres seulement de l'endroit où avait éclaté une fusillade en 2010, qui avait coûté la vie à une policière municipale et dont la responsabilité lui a été imputée. "Ce que j'ai déjà vu dans les cavales, c'est que les voyous ont tendance à aller dans les lieux qu'ils connaissent le mieux. Ils ont leurs repères et se sentent plus en sécurité, c'est comme un réflexe. Un lieu connu, c'est là que l'on se sent le moins surveillé", analyse Frédéric Ploquin.

Pour lui, "soit Redoine Faïd était moins sur ses gardes, ce qui serait surprenant de sa part tant il donnait des leçons sur la manière de faire ; soit il manquait de moyens". "Une cavale coûte très cher, les complices facturent le prix de ce que vaut votre tête. A court d'argent, il a peut-être été empêché de quitter le pays", présume le journaliste.

"Peut-être préparait-il un coup". Mais le spécialiste a encore une autre hypothèse : "Peut-être préparait-il un coup, une opération. Et là on montre des points de faiblesses et on prête le flanc à la police."

"Chaque instant de liberté est un sprint". Une autre raison qui pourrait expliquer l'arrestation de Redoine Faïd, selon Frédéric Ploquin, est un éventuel manque de préparation. "C'est le problème des cavales. Vous êtes concentré pendant des semaines sur l'évasion elle-même, vous êtes épuisé là-dedans. Souvent les gangsters préparent mal la suite, chaque instant de liberté est un sprint quotidien, il faut être aux aguets", analyse le journaliste.

Désormais de nouveau derrière les barreaux, Redoine Faïd pense sûrement à sa prochaine évasion, estime Frédéric Ploquin. "Ce garçon a 41 ans, il est persuadé d'avoir les moyens de réussir ses évasions, il vient de prouver qu'il était capable de le faire. Je ne vois pas très bien à quoi d'autre il peut penser."