En cavale, il écrit à la Dépêche du Midi

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Entendu pour viol en décembre dernier, il s'était échappé en pleine garde à vue.

Une lettre manuscrite, à l'écriture penchée et truffée de fautes d'orthographe. Un jeune homme en cavale a envoyé depuis l'Espagne un courrier à La Dépêche du Midi pour expliquer les raisons qui l'ont poussé à fuir de sa garde à vue en décembre. Davy Rabiller, 21 ans, tient à "clamer [son] innocence pour les faits de viols qui [lui] sont reprochés". 

Le 23 décembre, il est entendu au commissariat d'Albi pour agressions sexuelles présumées sur quatre femmes, mais le jeune homme parvient à s'enfuir... Il avait été interpellé le matin-même par la police au volant d'une voiture, "alors que quatre femmes venaient d'être agressées sexuellement, en pleine rue et dans l'intervalle d'une heure. La description donnée par les victimes semblait correspondre, pour la police, à ce jeune conducteur ivre qui n'était pas un inconnu", rappelle le quotidien.

"Au mauvais endroit et au mauvais moment"

"Ce n'est pas parce que je suis connu des services de police qu'il faut accuser les gens à tort", écrit Davy Rabiller qui se serait donc trouvé "au mauvais endroit et au mauvais moment". S'il s'est enfui du commissariat, écrit-il, "c'est parce que le procureur […] m'a dit que j'allais partir 20 ans en prison". Sa mère, jointe mercredi à Perpignan, a authentifié cette photocopie de lettre. "C'est bien son écriture et surtout c'est bien sa signature."

Elle ajoute : "je n'ai plus de nouvelles de lui depuis le 27 décembre. Ce jour-là, en pleurant au téléphone, il m'a juré sur la tête de sa fille qu'il était innocent". "J'aimerais bien que Davy se rende car j'ai peur que la police lui tire dessus", confie-t-elle encore. À Béziers, l'avocate de la famille, Me Karine Masson, estime qu'il devrait se rendre "pour qu'on puisse faire toute la lumière sur cette affaire. Plus le temps passe et plus ça va aller contre lui. Mais c'est quelqu'un qui n'a pas confiance en la justice."

Déjà condamné en 2009

Informé de l'envoi de cette lettre signée Davy Rabiller, le commissaire divisionnaire Paul Agostini réagit : "Puisqu'il se dit innocent, qu'il vienne s'expliquer soit devant nous, soit devant le magistrat s'il a peur de la police, comme semble le prétendre sa famille. Tant qu'il n'aura pas été auditionné dans le cadre de l'affaire, nous continuerons de le rechercher activement, que ce soit en France ou à l'étranger, en mettant en œuvre tous les moyens appropriés".

Si la présence de Davy Rabiller était confirmée en Espagne, un mandat d'arrêt international pourrait être lancé. La Dépêche du Midi note que l'adresse sur l'enveloppe postée le 18 janvier à Camellera (province de Gérone), en Espagne, n'a pas été écrite "par la même main".

Davy Rabiller avait été condamné en 2009 à cinq ans de prison pour vols à main armée, consommation de stupéfiants et surtout viol par la cour d'assises des mineurs du Tarn. Il avait été libéré le 28 septembre, après avoir purgé sa peine à Perpignan. Il bénéficiait d'une libération conditionnelle assortie d'un suivi socio-judiciaire. Mais il restait interdit de séjour à Albi.