Djihad : Valls annonce une structure pour les jeunes de retour

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avec AFP , modifié à
Cette prise en charge, sur la base du volontariat, s'adressera aux jeunes ne faisant pas l'objet de poursuites judiciaires à leur retour en France

En 2014, la France avait découvert que des centaines de ces jeunes empruntaient les voies du djihad vers la Syrie et l'Irak. En 2015, vient le temps de la réponse. Alors que la loi sur le renseignement doit être votée mardi prochain à l'Assemblée, le Premier ministre a annoncé mercredi la création "d'ici la fin de l'année", d'une structure chargée de prendre en charge les jeunes "de retour de zones de conflit". Un dispositif s'adressant toutefois à ceux ne faisant pas l'objet de poursuites judiciaires.

1.900 signalements sur un an. "Depuis un an, grâce à nos initiatives, près de 1.900 signalements ont été reçus dont un quart concerne des mineurs et - fait notable souvent oublié - plus de 40% de jeunes femmes", a indiqué Manuel Valls. Il dressait, lors des rencontres internationales des magistrats antiterroristes qui se tiennent à Paris depuis lundi, le bilan du plan de lutte contre la radicalisation, constitué d'une plateforme téléphonique et d'un site internet dédié.

"Ces individus jeunes qui sont signalés doivent faire l'objet d'un suivi. Nous devons aussi apprendre à mieux détecter les signes avant-coureurs de ces ruptures. Dans le cadre du plan de lutte contre la radicalisation, 2.500 fonctionnaires de différents ministères sur tout le territoire ont d'ores et déjà été formés", a-t-il rappelé.

"Sur la base du volontariat". Cette nouvelle structure annoncée vise à "aller plus loin et à explorer de nouvelles pistes", selon Manuel Valls. Elle sera "créée d'ici la fin de l'année afin de prendre en charge, sur la base du volontariat, des jeunes de retour de zones de conflit et ne faisant pas (...) l'objet de poursuites judiciaires". Cette prise en charge se matérialisera par "un accompagnement individualisé, une prise en charge psychologique et un encadrement renforcé"  a précisé le chef du gouvernement, ajoutant que "ces jeunes devraient retrouver toute leur place dans notre société".

Le député UMP Eric Ciotti, président de la commission d'enquête parlementaire  sur les filières jihadistes, a jugé que "le volontariat rendra inopérant cette mesure utile", qu'il a par ailleurs défendue par le passé, mais avec un aspect obligatoire.

445 Français en Syrie, 99 morts dans les combats. Selon le chef du gouvernement, 1.605 Français ou résidents en France sont aujourd'hui impliqués de près ou de loin dans des filières djihadistes. 445 d'entre eux seraient présents sur la zone de conflit entre Syrie et Irak. 99 y sont morts.

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