Détenu tué sur l'A35 : le gendarme placé sous le statut de témoin assisté

Le procureur avait demandé sa mise en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Le procureur avait demandé sa mise en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
PRISON - Le détenu de 23 ans avait été tué par balle par un gendarme, mardi près de Colmar, lors de son extraction judiciaire.

L'info. Un gendarme ayant tué un détenu durant son escorte sur l'autoroute a obtenu le statut de témoin assisté dans cette affaire [statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen], contrairement aux réquisitions du parquet qui demandait sa mise en examen, a-t-on appris jeudi de son avocat.

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La mise en examen demandée par le procureur. Le juge n'a pas prononcé la mise en examen demandée par le procureur et conféré le statut de témoin assisté" au gendarme, a précisé son avocat, Me Thierry Moser. "Dans l'esprit du juge il y a donc très peu d'éléments à charge (contre le gendarme), voire aucun" a-t-il ajouté, se disant "très heureux de ce résultat".

Le procureur de Colmar Bernard Lebeau avait requis sa mise en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", avec la circonstance aggravante que ces violences avaient été commises par un dépositaire de l'autorité publique. Ces qualifications faisaient risquer au gendarme jusqu'à 30 ans de prison.

Le détenu tué pendant son extraction. Mardi après-midi un détenu de 23 ans a été tué par ce gendarme sur l'A35, alors qu'il avait été extrait de sa cellule à Strasbourg pour être entendu par un juge d'instruction à Colmar dans une affaire de vols à main armée. Selon le procureur, le détenu a soudainement agressé la gendarme assise avec lui à l'arrière et "voulait à toute force lui prendre son arme de service".

Le gendarme conducteur a alors arrêté le véhicule sur la bande d'arrêt d'urgence, puis tenté de maîtriser le détenu avec son bâton de défense. Tandis que l'homme et la gendarme luttaient pour s'emparer de l'arme à feu, tombée sur le bitume, le gendarme a décidé de tirer pour neutraliser l'agresseur, estimant qu'il y avait un "péril imminent pour lui et sa collègue", selon le procureur.

Avant la décision de juge, l'avocat du détenu, Me Renaud Bettcher, avait déclaré à l'AFP qu'il fallait que "cette instruction, comme d'autres, soit un message lancé aux forces de l'ordre pour leur dire qu'elles ne peuvent pas rester dans l'impunité".

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